Avec la crue de la Garonne à Toulouse la semaine dernière, un campement de fortune dans lequel vivaient une quinzaine de demandeurs d’asiles albanais avait été inondé. Finalement, l’association Utopia 56 a retrouvé ces personnes.

Mardi 11 janvier, les quinze habitants d’un campement rudimentaire situé dans le quartier d’Empalot, à Toulouse, avaient dû quitter leurs habitations de fortune en raison de l’arrivée des crues de la Garonne, emportant avec eux ce qu’ils pouvaient. Suite à cela, les membres d’Utopia 56, une structure qui aide et accompagne les personnes exilées, avaient perdu leur trace. Après avoir identifié trois adultes mercredi dernier, Antoine Bazin, coordinateur de l’association à Toulouse, confirme que toutes les personnes disparues ont pu être retrouvées. « Cela était assez compliqué, car si certains étaient revenus sur le camp, d’autres s’étaient installé ailleurs dans les rues. », confie-t-il ce mardi 18 janvier, alors qu’il s’apprête à aller à leur rencontre.

Ce campement se trouvait dans le quartier d’Empalot, à Toulouse.

 

Utopia 56 suit cette quinzaine de personnes depuis environ trois mois, mais leur action reste relativement limitée. « Nous leur apportons des tentes, de quoi se réchauffer ou manger, et nous venons les voir deux fois par semaine. On effectue aussi un accompagnement dans les démarches, mais ce sont des procédures relativement longues et on ne peut pas faire beaucoup plus. »

Des conditions de vie dangereuses

Pour les bénévoles, l’un des moyens qui permettrait de remédier de façon plus adapté à ce type de situation serait « une meilleure considération de la situation des demandeurs d’asiles et d’avantages de moyens techniques et financiers de la part des pouvoirs publics. » Ces personnes d’origine albanaise, étant demandeurs d’asile, devraient pouvoir prétendre à un hébergement de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), en théorie du moins. « Aucune proposition ne leur a été faite, déplore Antoine Bazin. La crue a révélé le danger qu’ils vivent quotidiennement, car vivre ainsi en plein hiver est tout aussi risqué… mais il semble que leurs conditions de vie soient devenues un problème ordinaire… » Le coordinateur d’Utopia 56 ne peut cacher son inquiétude face à la situation de ces demandeurs d’asile. Si rien ne change pour eux malgré les évènements de la semaine dernière, il estime que : « la crue sera passée, on l’aura oubliée, et on ne pourra plus parler de ce qui leur est arrivé. »

Photo © Facebook-Pascal Dessaint