Ce dimanche 15 Mars, se tenait le premier tour des élections municipales. Un rendez-vous démocratique qui s’est vu perturbé par la propagation de l’épidémie de covid-19. À Toulouse, le taux d’abstention a atteint un chiffre-record. Une situation donc bien particulière où Jean-Luc Moudenc, maire sortant, s’est tout de même placé à la tête de ce premier tour.

Ce sont seulement 36,64% des 244 735 électeurs toulousains qui sont venus s’exprimer aux urnes. Un chiffre qui dévoile un record d’abstention pour la ville rose, ceci pouvant remettre en cause la validité de ces élections. Mais ce chiffre exprime bien le dilemme face au quel l’électeur s’est retrouvé ce dimanche : assumer sa responsabilité civique pour la démocratie ou pour la santé de tous. Une situation relevé par les différents candidats et qui a poussé la majorité d’entre eux à annuler leur soirée électorale.

Un maire sortant en tête

L’unique sondage réalisé pour la ville de Toulouse (sondage Ifop/Fiducial pour « La Dépêche du Midi », la radio « 100 % » et Via Occitanie publié le 24 février 2020) plaçait déjà Jean-Luc Moudenc, maire sortant, en tête des scores du 1er tour. Cependant, son taux de vote obtenu hier aux urnes fut plus faible que celui attendu. Alors que le sondage prévoyait 41% des votes, le candidat républicain n’en a finalement obtenu que 36,18%. La liste Aimer-Toulouse (LR – LREM) n’a pas donc su séduire autant son électorat. Tandis que certains pensaient voir une vague conservatrice s’élever en vue de la situation actuelle favorisant alors le candidat, d’autres avaient anticipé la volonté de changement pour Toulouse.

Il est évident pour lui que la démobilisation de son électorat est due au contexte exceptionnel de ce premier tour. Il a déclaré ce dimanche soir, dans un communiqué de presse, qu’Aimer Toulouse est « la liste qui subit le plus l’effondrement de la participation». Il a aussi ajouté qu’aucun « match n’est gagné d’avance ! ». S’attendant à un second tour « extrêmement serré » si les gauches se mobilisent pour fusionner, ses colistiers et lui-même devront concentrer leurs efforts futurs sur les abstentionnistes.

Pour un rassemblement des gauches

Face aux résultats, les listes de gauches majoritaires ont décidé d’y voir une volonté de changement. Pierre Cohen a notamment déclaré à de multiples reprises : « un autre choix est possible face à la continuité proposée par Jean-Luc Moudenc ». Pour lui, tout comme Nadia Pellefigue ou Antoine Maurice, l’addition de leur taux de vote dévoile « le ras-le-bol » des Toulousains. Ainsi, hier soir, sans même attendre les résultats définitifs, les candidats Antoine Maurice, Nadia Pellefigue et Pierre Cohen ont lancé un appel au rassemblement des gauches. Une ambition qui se veut effective pour le second tour afin d’évincer le maire sortant.

Dès 00h30, Antoine Maurice a rejoint avec une délégation de sa liste, Pierre Cohen dans un espace de coworking. Une nuit courte mais productive pour ces deux listes qui ont annoncé un plan d’entente dès le lendemain matin. Selon les informations dévoilées par France3, « Pierre Cohen pourrait figurer en dernière position d’une liste d’union laissant à Isabelle Hardy une place éligible ». Pour ce qui est de l’entente avec Nadia Pellefigue, les discussions se sont aussi davantage orchestrées via Archipel Citoyen. La mésentente politique, voire, personnelle  entre la candidate PS et Pierre Cohen n’est pas une inconnue de l’équation. Cependant, Antoine Maurice qui occupe la deuxième place de ce premier tour, a su organiser une union de la gauche autour d’un projet « écologie, solidaire et démocratique ».

Un rassemblement des listes Archipel Citoyen et Une Nouvelle Énergie Pour Toulouse

 

Cependant, rappelons que la France traverse actuellement une crise sanitaire exceptionnelle avec des nouvelles mesures de protection restrictives annoncées hier par le gouvernement. Parmi elles, le report du second tour des municipales. Une décision venant mettre sur pause la course en direction du Capitole.