En Haute-Garonne, c’est dans une ambiance électrique qu’a démarré lundi la première session des épreuves communes de contrôle continu (E3C) du nouveau baccalauréat.

« Les épreuves ne se sont pas mal passées mais l’ambiance était tendue ». Tout comme la plupart des 22 179 premières de l’académie de Toulouse, les élèves de Sylvie, professeure d’anglais dans un lycée de l’Aveyron, ont passé la première session des épreuves communes de contrôle continu (E3C). Malgré son désaccord avec la mise en forme du baccalauréat 2021, elle a tenu à ce que ses élèves passent les épreuves dans les meilleures conditions. Elle et ses collègues ont refusé de boycotter ou de perturber de quelque manière les épreuves. « Les élèves sont stressés, nous ne devons et ne voulons pas les pénaliser ». Dans ce lycée, la session de contrôle continu a commencé jeudi avec une épreuve d’anglais. Celles d’allemand et d’espagnol se sont déroulées cet après-midi et l’épreuve d’histoire aura lieu lundi.

« Les choses ne sont pas prêtes »

Ces E3C se dérouleront en trois phases : une première en hiver, une deuxième au printemps de l’année de première et une dernière à la fin du troisième trimestre de la terminale. Syndicats étudiants et associations de parents d’élèves réclament l’annulation ou, au moins, le report de ces évaluations. « Les choses ne sont pas prêtes » déplore Philippe Rogel, parent d’élève et Vice-Président de la section toulousaine de la FCPE. Militant Sgen-Cfdt et professeur de mathématiques aux lycées toulousains Galliéni et Stéphane Hessel (dont les E3C démarreront dans les prochaines semaines), Fabian Berges estime que « ces épreuves, telles qu’elles sont organisées actuellement, génèrent beaucoup de stress ». Il souligne l’absence de « barème de correction » et l’absence de « décret pour la surveillance par classe ». Pour lui, une chose est sûre, « le ministre [de l’Éducation nationale] doit revenir à la raison et l’usine à gaz que sont devenues les E3C doit cesser ». Pour autant, perturber les épreuves n’est pas une solution. Pour Philippe Rogel, « le boycott rajouterait de l’inquiétude à l’angoisse ».

Des épreuves menacées

Pour rappel, jeudi dernier, enseignants et parents d’élèves ont manifesté devant le rectorat de Toulouse pour solliciter l’annulation des épreuves. Reçus par le recteur de l’académie de Toulouse, Benoît Delaunay, ils n’ont pas obtenu gain de cause et certains ont appelé au boycott. Face aux menaces d’actions visant à perturber la tenue des E3C, le recteur a promis de lourdes sanctions, notamment des retenues sur salaires, à l’encontre des professeurs récalcitrants. Une mise en garde qui n’est pas parvenue à calmer toutes les tensions. Lundi, le lycée Bourdelle de Montauban a annulé une épreuve à la suite d’une manifestation à l’intérieur de l’établissement. Fabian Berges le confirme, « nous pouvons faire grève. C’est un droit constitutionnel et on ne pourra pas nous le reprocher ».

Mathida DIABY