L’hôpital La Grave devrait retrouver prochainement son statut de Cité de la Santé. Une réhabilitation laissant dubitatifs les membres du Collectif Hôpital La Grave qui se battent pour le maintien d’un centre de soins de proximité. 

Une nouvelle ère débute pour l’hôpital La Grave. Le site hospitalier historique de Toulouse, au pied du pont Saint-Pierre, accueillera prochainement les services de l’Institut Claudius Regaud. Vendu en 2016 au promoteur immobilier Kaufman & Broad, l’ancien centre de lutte contre le cancer sera démoli pour laisser la place à un vaste complexe immobilier.

> LIRE AUSSI : des apparts de luxe à la place de l’Institut Claudius Regaud ?

En bleu, les bâtiments voués à être démolis pour être vendus. Carte : Collectif Hôpital La Grave.

La date exacte du transfert des activités, annoncé au printemps 2019, n’a pas encore été dévoilée. Le gérontopôle, l’espace régional d’éthique Occitanie, la permanence d’accès aux soins de santé, le centre de santé sexuelle et la maison médicale de garde occuperont la célèbre cour de la maternité. Les activités actuellement présentes sur le site de La Grave seront maintenues, hormis certains services de pédopsychiatrie ambulatoire, qui rejoindront  l’hôpital des enfants du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Purpan. Avec ce projet d’établissement courant jusqu’en 2022, le CHU de Toulouse affirme sa volonté de maintenir un pôle de santé de proximité.

Une fermeture retardée ?

Pour le Collectif Hôpital La Grave, ce nouveau projet d’établissement n’est qu’une façade.

« C’est de l’enfumage complet : on ne donne pas les moyens nécessaires à l’hôpital pour se développer. Il n’y a pas assez de locaux pour toutes les activités » dénonce l’un de ses membres.

Les membres du Collectif Hôpital La Grave ont manifesté en juin 2018 contre le projet immobilier de Kaufman & Broad. Photo : Collectif hôpital La Grave.

Les divers acteurs du collectif mobilisés depuis 2005 craignent une fermeture de l’hôpital en 2022. « On assiste à une véritable politique de gentrification dans le quartier Saint-Cyprien avec la vente d’espaces dédiés aux soins à des promoteurs immobiliers. On exclut les plus démunis du centre-ville. » Contactée, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité réagir.