La ligue contre le cancer, l’ONG Foddwatch et l’application Yuka lancent ce 4 février une pétition visant à interdire l’aspartame en Europe. L’édulcorant sucrant pourrait être dangereux un cancérogène.
Yaourts, sodas, chewing-gums… On trouve l’aspartame dans plus de 2500 produits en Europe. Autorisé en France depuis 1988, cet additif alimentaire est utilisé dans les produits allégés ou dits sans sucre afin de rehausser leur saveur sucrée. Il est référencé dans l’Union Européenne (UE) par le code E 951.
Ce 4 février, la ligue contre le cancer, l’ONG Foodwtach et l’application mobile Yuka ont lancé une pétition afin de dénoncer la potentielle dangerosité de cet édulcorant. « La dose acceptable pour un additif alimentaire qui présente des risques pour notre santé, c’est ZÉRO », souligne la pétition. Et demande à ce que la Commission européenne et tous les États membres de l’UE « [adopte] une position proactive et prioriser la santé de leurs citoyens en interdisant l’aspartame dès maintenant ».
Un additif « peut-être cancérogène pour l’homme »
Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Organisation Mondiale de la Santé a classé cet additif comme « peut-être cancérogène pour l’homme » dans un communiqué publié le 14 juillet 2023. Mais en raison d’une « indication limitée », le centre de recherche a conclu qu’ « une personne peut consommer de l’aspartame sans risque dans la limite de [la dose journalière admissible (DJA) de 0 à 40 mg par kilogramme de poids corporel précédemment établie pour l’aspartame] ». Ce qui correspond, d’après le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, à 4 litres de soda.
D’autres travaux de recherche devraient être poursuivis « afin de mieux comprendre dans quelle mesure la consommation d’aspartame présente un danger cancérogène », souligne la docteure Mary Schubauer-Berigan dans ce même communiqué.
Des potentiels risques déjà connus
D’autant plus que le potentiel risque cancérogène de l’aspartame n’est pas nouveau. Une étude publiée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en 2022 évoquait une association entre la consommation d’édulcorants et un risque accru de cancer et de maladies cardiovasculaires. Déjà, en 2010, une étude italienne remettait en cause la sécurité de l’aspartame. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail française avait néanmoins conclu, dans un avis en 2011, que cette nouvelle publication « [n’apportaient] pas de base scientifique suffisante pour justifier une révision de la DJA établie pour l’aspartame ».
Le risque cancérogène ne serait pourtant pas le seul lié à la consommation d’aspartame. L’additif « est aussi associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2 », rappelle Julie Chapon, co-fondatrice et directrice de Yuka, au micro de FranceInter le 4 février. Par le biais de cette pétition, elle espère « un million de signatures au minimum ».