Le centre commercial l’Hippodrome à la Cépière, à Toulouse, se meurt lentement, deux ans après son inauguration. Un cas loin d’être isolé dans l’agglomération toulousaine. Après Casino, il y a un mois, c’était au tour de Décathlon de quitter les lieux.

Décathlon s’en est allé le 7 février dernier. Il a suivi l’exemple du supermarché Casino. Sur place, on devine encore les enseignes sur les façades, pourtant les rideaux restent tirés. Les deux marques à elles seules détenaient plus de la moitié de la surface du centre commercial.

Sur la porte du magasin de sport, on peut lire un message laissé par la direction. Celle-ci s’excuse de la fermeture de l’enseigne, mais le nombre d’acheteurs était trop irrégulier. Il entraînait des « performances économiques instables ». Ahmed, la trentaine, est venu à pieds spécialement pour aller acheter quelques fournitures de sport chez Décathlon.

« Je vais où maintenant ? J’habite juste à côté, j’aimais bien venir ici », explique le sportif.

Il attendra pour acheter ses nouvelles chaussettes et son ballon de foot. Les visiteurs du centre commercial ne semblent pas tous informés de ces départs récents. Comme Ahmed, un jeune couple demande la direction pour le Décathlon de l’Hippodrome. Une jeune passante les informe qu’il est fermé.

Un ex-employé de Décathlon témoigne :

« Le problème du magasin de l’Hippodrome, c’était son rendement. C’est dommage, on perd en proximité. Normalement les postes devraient être dispatchés sur les différents Décathlon de Toulouse. »

Pour les sportifs toulousains, direction les Décathlon de Blagnac, Colomiers, Portet-sur-Garonne ou encore le magasin du centre-ville de Toulouse.

Une forte concurrence

Sa proximité avec la rocade était-elle un avantage pour le centre l’Hippodrome ? À mi-chemin entre la périphérie et les commerces de proximité, les grandes surfaces n’ont pas réussi à trouver leur public. De plus, les transports en commun ne desservent pas les lieux, hormis la ligne de bus 14. Aucune station de Vélô Toulouse ne se trouve proche des commerces non plus.

Sur place, d’immenses surfaces sont désormais désertes. Les badauds, eux, se sentent désarmés face à la désertification des commerces.

L’ancien magasin Casino totalement vide. Photo : TP

Dans le quartier, le taux de chômage est important, environ 26% selon l’INSEE. Les cadres sont très peu représentés alors que les familles monoparentales sont nombreuses. Pour Ahmed, les prix dans ces magasins étaient trop élevés : « Je ne venais pas au Casino, ça coûtait trop cher ». L’offre commerciale inadaptée pourrait être à l’origine de ces départs successifs.

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Un cas qui n’est pas isolé à Toulouse

On se souvient il y a quelques années, le centre commercial de Compans Cafarelli perdait un à un tous ses commerces. En cause : des loyers trop chers. Aujourd’hui, après rénovation, le supermarché proche du jardin japonais n’est plein qu’aux deux tiers. Bien avant, la zone commerciale Saint-Georges dans l’hyper-centre avait connu les mêmes difficultés.

Les grandes surfaces font-elles face à de nouveaux modes de consommation ? Les Toulousains désertent-ils les grandes surfaces ? Nous vous avons posé la question.