Le 26 mai 2019, rebelote. Comme tous les cinq ans, les citoyens français seront appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs euro-députés. Quelques changements d’importance sont à noter par rapport aux précédents scrutins. Tous à vos bulletins !

Alors que certains partis lancent leurs campagnes pour les élections européennes, comme le Rassemblement national de Marine Le Pen, d’autres viennent tout juste de créer leur liste. C’est le cas du  RIC, Ralliement d’initiative européenne, monté par les gilets jaunes. La course aux scrutins semble lancée pour l’Europe. Un engouement, alors même que les élections européennes recueillent un taux d’abstention toujours plus important, scrutins après scrutins. Seuls 60 % se sont déplacés aux urnes en juin 2014 lors du dernier vote. Les gilets jaunes vont-ils inverser la tendance et susciter un regain de mobilisation pour faire affirmer leurs voix ? Une nouvelle page s’ouvre pour l’Europe à l’heure du « Brexit », de la montée des extrêmes ou des mouvements contre le climat.

Des élections, le Brexit en toile de fond

Les élections européennes permettent d’élire les députés qui siègeront au Parlement européen. Le Brexit amène des changements qui influencent le nombre de députés. En 2019, 705 eurodéputés seront élus en Europe, c’est 46 sièges de moins que le dernier scrutin européen de 2014. Et pour cause, la Grande-Bretagne s’en sera allée avant les élections, le 29 mars 2019 précisemment à vingt trois heures. Avec le Brexit, les Britanniques refusent d’accorder à nouveau leur confiance aux euro-députés.

Hémicycle du Parlement européen, Image libre de droits

Les députés européens ont décidé de conserver seulement 27 des 73 assignations que comptaient le Royaume-Uni. Les sièges ont été rebattus afin de redistribuer des voix à des « états membres sous représentés » précise le site touteleurope.eu. C’est dans cette logique que la France récupère cinq sièges de plus qu’en 2014. L’Espagne et l’Italie se partageant les autres sièges. L’Estonie, la Finlande, la Croatie, la Slovaquie, la Roumanie, la Suède, l’Autriche, le Danemark et la Pologne héritent d’un siège chacun respectivement.

Au final, si le Royaume-Uni prolongeait sa présence au sein de l’Union Européenne après le 29 mars, le nombre total d’euro-députés et leur répartitions par état membres resteraient inchangés par rapport à la composition du Parlement européen élu en 2014.

Dans l’hexagone, nouvelle circonscription

Pour ce nouveau vote, le pays ne sera plus découpé en huit circonscriptions régionales comme c’était le cas entre 2003 et 2014. L’ensemble du territoire ne formera qu’une circonscription unique, telle que voulue par la loi du 25 juin 2018 relative à l’élection des représentants au Parlement européen. La France revient ainsi au modèle adopté par la grande majorité des pays européens. Seules la Belgique, l’Irlande, l’Italie et la Pologne sont en effet divisées en plusieurs circonscriptions.

A l’issue du scrutin, les partis ayant obtenu plus de 5 % des suffrages bénéficieront d’un nombre de sièges proportionnel à leurs voix. Le découpage des circonscriptions reste une affaire politique. Sur fond de montée des extrêmes, les anciennes zones électorales du Sud-est ou celle du Nord n’enverront-elles pas autant d’électeurs nationaux au Parlement européen ? C’est le pari qu’a fait le Gouvernement en juin dernier.

Les intentions de vote des Français

Les listes concourant au sacre européen sont nombreuses sur le plan national. Pourtant toutes les campagnes ne sont pas toutes lancées, et certaines listes n’ont toujours pas de « tête ». Tour d’horizon des préparations.

Représentation de vote, Image libre de droits

On retrouve bien sûr La République en Marche (LREM), Les Républicains (LR), les écologistes d’Europe Écologie les Verts (EELV), le Rassemblement national, le Parti Communiste Français ou le ressuscité Parti socialiste.

Marine Le Pen est la première a avoir lancé sa campagne pour les européennes. C’était à la mi-janvier dans le Vaucluse. Selon un dernier sondage (en date du 24 janvier 2019) proposé par Elabe/BFMTV, la candidate déchue aux élections présidentielles cumulerait près de 20,5 % des intentions de vote. Un exploit en soi.

La majorité du président Emmanuel Macron resterait en tête avec 23,5 % des intentions de vote, un score en progression de 4 points depuis le dernier sondage de décembre 2018. La République en Marche profite de l’effet gilets jaunes. L’institut de sondage annonce qu’une telle liste grappillerait « principalement » des voix aux au Rassemblement National.

De leurs cotés, les Républicains frôlent les 13 %. Ils devraient nommer comme tête de liste le philosophe François-Xavier Bellamy lors d’un futur « conseil national ». Le parti de Laurent Wauquiez avait recueilli 20,8 % des votes lors du scrutin de 2014.

Dans un même mouchoir de poche, autour des 9 %, se battent la France Insoumise  et Europe Écologie les Verts. Le Parti socialiste est quant à lui crédité de 6 % des intentions de vote.

La surprise pourrait bien venir de la liste emmenée par Ingrid Levavasseur, tête de liste du Ralliement d’initiative européenne (RIC), pleine d’ambitions. L’estimation d’Elabe lors de son dernier sondage évoque 13 % environ pour une « éventuelle liste gilets jaunes ».

Dans tous les cas, l’essai reste à transformer pour les élections européennes. Avant la fin du match, prévu le Dimanche  26 mai 2019, tous les partis se seront lancés dans la course aux votes.