Le Dal 31, l’association Droit au logement, propose depuis début mars deux permanences par mois à Toulouse pour que les sans-abris et les personnes en situation précaire puissent se faire coiffer gratuitement.

Le temps maussade n’y a rien fait, la convivialité règne dans les locaux de la Réquisition Abbé Pierre, occupée par le DAL 31. Un riche goûter est partagé par des enfants. Malgré sa modestie, le lieu respire la vie. À quelques mètres de l’entrée principale, dans une petite salle, le bruit d’une tondeuse retentit. Hugo refait une beauté à Christophe, sans-abris depuis quelques mois. Le service, totalement gratuit, est solidaire.

À l’initiative, Hugo Bacci, barbier toulousain de 24 ans. Inspiré par un collectif canadien à Vancouver, ayant ouvert un salon de coiffure pour les SDF en 2015, il décide de transformer son admiration en volonté pour transposer le projet à l’échelle toulousaine. Après avoir lancé un appel sur les réseaux sociaux pour rassembler des forces vives, un élan de générosité se crée. « J’ai été surpris de l’ampleur que ça a pris. J’ai reçu beaucoup de matériel. Plusieurs coiffeurs m’ont sollicité pour participer », explique-t- il avec joie.

Redonner de l’estime de soi

Dès lors, il manquait seulement un local. Une affaire vite résolue. « J’habite proche du DAL. Le responsable, Cédric Ubaldi, a été réceptif. C’est lui qui gère le planning », précise Hugo Bacci. Sur un rythme bimensuel, le premier samedi et le troisième lundi du mois, l’opération est une franche réussite. Le temps d’un après-midi, ils transforment une petite pièce lambda en salon de coiffure improvisé, avec une table, des chaises et des miroirs trouvés à droite et à gauche. Les coiffeurs viennent avec leurs propres outils.

« En quatre séances, on a déjà effectué une centaine de coupes. Les retours sont positifs. Une bonne coupe, ça aide à se sentir bien. C’est la première étape vers la resocialisation », se réjouit le coiffeur. Fringuant et tout sourire, Christophe abonde dans son sens, les yeux rougis par l’émotion au moment de se voir dans le miroir. « Je vais enfin pouvoir rechercher du travail, ça me donne confiance en moi », promet-il avec conviction. Pour Hugo, le pari de l’estime est réussi…