Un pari osé. Anthony Lacaze et Gabriel Vignes ont développé « Hexacopter », un drone pouvant emporter une caméra. Il leur a fallu également se familiariser avec la législation, très stricte.
Ils s’étaient fait connaître grâce à leur application mobile « Hold-up » qui a rencontré un succès retentissant avec plus de 300 000 téléchargements sur la boutique en ligne Apple Store. Une manière pour eux « de se construire une réputation » et de « montrer ce dont [ils étaient] capables ». Depuis, les Toulousains Anthony Lacaze, 39 ans, et Gabriel Vignes, 35 ans, ont développé un drone capable de filmer et créé leur entreprise Link Media en avril 2013.
Un challenge qu’ils ont relevé il y a quelques mois après un an et demi de réflexion. « Nous savions qu’il y avait des choses intéressantes à faire. Nous sommes spécialisés en 3D relief et en prise de vue aérienne. Et lorsque j’ai regardé des vidéos de drones sur internet, ça m’a tout de suite plu ! Je me suis renseigné et nous avons acheté notre premier drone dans la foulée », confie Anthony, titulaire d’un BTS audiovisuel.
Ce drone, nommé « Hexacopter » en raison de ses 6 branches et de ses 6 moteurs, a nécessité quelques modifications pour y installer des caméras, les deux étant vendus séparément. Au total, il peut embarquer plus d’un kilo de charge utile, peut atteindre une altitude de 150 mètres et jusqu’à un kilomètre lors d’un pilotage à vue. Et outre la vidéo, ces drones ont aussi la possibilité d’enregistrer des données cartographiques, topographiques, …
Attention à la loi
Si les deux associés ont rapidement vu dans les drones un marché prometteur, ils ont également appris qu’il existait une législation très contraignante quant à l’utilisation de ces appareils volants. « Nous avions acheté notre premier « Hexacopter » sans forcément connaître la législation. J’ai donc du faire des démarches assez longues (six mois) pour pouvoir passer un brevet d’aviation légère. Une obligation si on veut travailler avec ces appareils volants », précise Anthony Lacaze.
La loi votée en 2012 est très stricte avec les usagers de drones car ils empruntent, comme les avions, une partie de l’espace aérien. Un jeune Messin de 18 ans l’a appris à ses dépens il y a quelques jours, poursuivi par la justice pour avoir mis en danger la vie d’autrui. En effet, il avait construit un drone et l’avait fait voler pour filmer sa ville. De même, un pilote de drone originaire de Lourdes a récemment été condamné à 75 000€ d’amendes pour motif similaire.
Une « start-up » innovante
Aujourd’hui propriétaire de deux « Hexacopter », la société Link Media connaît actuellement une croissance à deux chiffres et vient de boucler l’année 2013 avec un chiffre d’affaires de 200 000 euros. Un début prometteur pour cette entreprise qui créée également des sites, qui s’occupe de la conception des films du début à la fin et qui cherche actuellement un créateur de site internet pour se développer.
Une première en Midi-Pyrénées qui risque de faire des émules, tant ce secteur ouvre des possibilités multiples.