L’association Les Sans Culottes vient de se constituer à Sciences Po Toulouse, qui ne comptait pas jusque là d’association féministe. Rencontre avec sa co-présidente Amina Abdoullahi, en cinquième année dans le parcours « Politique, Discriminations, Genre ».

Univers-cités : Quels sont les objectifs de l’association ?

Amina Abdoullahi :  L’association a été créée par une fusion entre deux projets différents. D’un coté, un projet de cinquième année axé sur un lien avec l’administration, pour l’aider à mettre en place des projets liés à l’égalité femmes-hommes et aux violences sexistes qui peuvent advenir dans le cadre de l’IEP. De l’autre, une deuxième association était en train de se créer. Elle avait plus un aspect de promotion des thématiques du féminisme envers les étudiants, notamment en organisant des conférences.

On a décidé de créer une seule association. Les objectifs portent donc à la fois sur la promotion de l’égalité femmes-hommes, la mise en place de débats sur les féminismes et sur des actions concrètes. L’administration a montré sa volonté en ouvrant un bureau à l’innovation sociale et aux égalités et a signé certaines chartes, notamment sur la communication non sexiste. Nous allons donc chercher à les aider à appliquer les initiatives déjà lancées et aussi être force de proposition sur des thématiques que nous avons nous-mêmes identifiées.

U-C : Est-ce que le projet s’inscrit dans l’actualité #BalanceTonPorc ?

A. A. : De fait non, l’idée de fonder l’association est plus ancienne. J’ai quand même l’impression que ce n’est pas si anodin que cela se fasse en même temps. Il y a une dynamique de prise en compte du caractère systémique des inégalités femmes-hommes. On est dans un mouvement de prise de conscience de ces problèmes. Je me dis que finalement si on a eu la volonté d’acter des idées qu’on avait déjà à ce moment là, c’est aussi lié à cette actualité.

U-C : Est-ce que vous avez eu du mal à recruter hors du master spécialisé dans les enjeux de lutte contre les discriminations ?

A. A. : Non pas du tout. Nous en avions peur au début. Il y a une grande part de notre effectif qui vient du parcours « Politique, Discrimination, Genre », mais grâce à la fusion des deux idées d’associations, nous avons des membres venant d’autres parcours ou de deuxième année par exemple. Par ces personnes là, on a eu un accès facile aux premières et deuxièmes années qui avaient la même volonté que nous de mettre en place une association féministe. Ce qu’on voit vraiment, c’est l’augmentation de la sensibilité des étudiantes et étudiants. Beaucoup étaient étonnés qu’il n’y ait pas déjà une association féministe à l’IEP. Les différentes promotions ont été très réceptives.