Le marché de Noël 2017 a démarré le vendredi 24 novembre à Toulouse. Enquête sur les enjeux économiques qui surplombent les chalets de la place du Capitole.

Pendant que les Toulousains s’imprègnent de l’esprit du marché de Noël, la rentabilité est le souci majeur des artisans-exposants. L’événement de la place du Capitole est organisé par la société ICR Expo, elle-même concernée par l’augmentation des coûts.

« Chaque chalet paie un prix différent »

Ils mesurent trois, quatre ou six mètres, mais les chalets du marché de Noël ne représentent pas le même investissement pour leurs occupants. Pour l’édition 2017, les exposants vont débourser entre 5 400 et 8 000 € de loyer.

Ce montant est calculé à partir de la forme, mais aussi la consommation d’électricité et l’emplacement sur le marché. Si bien que « chaque chalet paie un prix différent », affirme Norbert Vincent, le père du gérant de la société ICR Expo qui organise le marché de Noël depuis 2003.

De son côté, la mairie de Toulouse confie entièrement l’organisation de l’événement. Elle ne perçoit donc aucun revenu si ce n’est un droit de place, redevance fixe correspondant à la surface qu’occupe chaque chalet sur la place du Capitole.

Six vigiles sont présents chaque jour pour assurer la sécurité autour du marché de Noël de Toulouse. Photo : Mathieu Delaunay

Le marché de Noël dure jusqu’au mardi 26 décembre et représente une opération commerciale importante pour les exposants. Jean-Jacques Bolzan, 11ème adjoint au maire et coordinateur des commerces et marchés de Toulouse, l’assure : « certains artisans effectuent 50 à 70 % de leur chiffre d’affaire annuel » pendant un mois. Des montants qui poussent à rester d’une année sur l’autre.

Une difficulté à renouveler l’offre artisanale

Benoît Yori est de ces exposants qui reviennent au marché de Noël toulousain. Depuis 2009, il possède un chalet pour son entreprise Taulièr d’Occitania qui propose des burgers composés de produits locaux.

Il confirme les chiffres de Jean-Jacques Bolzan : lors du marché de Noël 2016, lui et ses employés ont dégagé 70 000€ de chiffre d’affaires :

«  J’ai réussi à pérenniser cet événement. Au début ce n’était pas rentable et il a fallu attendre trois ans. »

Cette fidélité rapporte, mais empêche dans le même temps l’entrée sur le marché de nouveaux artisans.

La solution des créateurs ?

Ce manque de renouvellement, ICR Expo a souhaité le combler depuis 2011 avec l’idée des chalets de créateurs. Le principe ? Quatre chalets mis à disposition sans frais à des artisans invités durant deux à trois jours.

Le jeu de société Traversez les Pyrénées, conçu dans les Hautes-Pyrénées, sera présenté par sa créatrice les lundi 18 et mardi 19 décembre. Photo : Christine Noguès.

« L’objectif est de les faire basculer sur un chalet d’exposant », ne cache pas l’adjoint au maire Jean-Jacques Bolzan. Mais cette stratégie ne séduit pas tous les créateurs invités. C’est ce qu’exprime Cathy Lemonnier, créatrice invitée qui a déjà refusé de louer un chalet pour présenter son Savon des Hadets :

« Il faut faire énormément de chiffre. Ce n’est pas dans mon éthique »

Parmi les artisans qui font leur première au marché de Noël, on retrouve Christine Noguès avec son jeu Traversez les Pyrénées, fabriqué aux quatre coins de la France. « Le cartonnage est d’Alsace, l’impression s’est faite dans le Tarn. Et les pions et dés en bois viennent du Jura », précise la créatrice du jeu.

Pour la prochaine édition du marché de Noël en 2018, Norbert Vincent annonce que ICR Expo reverra les tarifs :

« On nous impose 4 000€ de frais de sécurité. Donc l’an prochain, nous allons augmenter le loyer pour que tout le monde participe à l’effort. »