Les allées François Verdier transformées en marché. Ce dimanche 15 octobre se tenait la 12e édition de la foire BiÔ Garonne, regroupant des producteurs divers, des conférences, des animations. Dans un contexte national de réforme des aides à l’agriculture bio.

L’accueil à l’entrée se fait avec un tote bag offert. Dessus, le logo de l’association Erable 31 (Ensemble pour Représenter l’Agriculture Biologique Locale, Écologique et Solidaire en Haute-Garonne) réunissant des agriculteurs du département et qui s’est notamment donné pour objectif le lien entre les producteurs bio et le grand public. Et l’association organise chaque année une foire thématique, avec des interventions publiques et des stands d’exposants triés sur le volet. Selon les organisateurs, le nombre de visiteurs s’approcherait des 15 000.

Au centre des allées, une tente sert aux conférences. (Photo : Hugo Florent)

Au centre des allées, une tente sert aux conférences. (Photo : Hugo Florent)

Le thème de cet année, « La bio, à quel prix ? » n’a bien sûr pas été laissé au hasard. Pour Hervé Hasse, en service civique à Erable 31 et organisateur de la foire « La première question qu’on nous pose : pourquoi c’est plus cher ? Et l’actualité en donnait une bonne occasion, avec l’enquête d’UFC que choisir sur les marges que se font les distributeurs. Et il y a quelques mois, un rapport de l’ITAB [Institut Technique de l’Agriculture Biologique, ndlr] a montré les externalités positives de la bio ». Autrement dit, si le produit est plus cher, il améliore la situation de l’environnement : son coût écologique est plus faible. l’ITAB parle de « service du bio ».

Juste avant les États généraux de l’alimentation, le gouvernement avait annoncé la suppression de l’aide au maintien de l’agriculture biologique. Décision qui ne laisse pas augurer d’une baisse du prix du bio et qui a fait réagir Hervé Hasse.

« Tous les agriculteurs se posent des questions sur comment ils vont réussir à survivre. Par rapport à l’agriculture traditionnelle, c’est déjà plus difficile de produire sans certains engrais, mais en plus ils doivent payer la certification [Label AB par exemple ndlr]. Donc si en plus on leur supprime les aides, ça pose beaucoup de questions. »

Une foire pas seulement agricole

Entre l’étal d’un maraîcher et d’un apiculteur, on croise quelques jeux en bois. Selon Oriane Thoral, également en service civique et en charge de l’organisation de la foire, les animations et exposants sont soigneusement choisis.

« Tous les stands sont choisis un par un et doivent respecter les critères d’éco-citoyenneté, la production doit être la plus locale possible. On a fait attention à la provenance du bois pour les jeux, tout est passé au peigne fin.»

Et l’autre volet se retrouve sous la grand tente centrale : des conférences et tables rondes. « Les conférences sont là pour amener le visiteur à réfléchir sur un sujet précis, affirme Oriane Thoral, en plus de se balader et faire son marché.» Sans doute aussi pour faire exister le thème du bio dans le débat public local au delà de la journée de la foire.