Retards récurrents, délais trop longs… La correction des examens du premier semestre est souvent critiquée par les étudiants de Sciences Po Toulouse. En dépit des promesses faites par la direction depuis au moins six ans, la situation ne semble pas évoluer. Cette année n’échappera pas à la règle.

C’est une habitude pour les étudiants de Sciences Po Toulouse. Chaque année, les résultats des examens du premier semestre arrivent en retard. La faute à quelques enseignants qui ne rendent pas leurs copies corrigées à temps et retardent les délibérations puis la publication des résultats.

Cette année n’échappera pas à la coutume. Les délibérations auront lieu mi-mars, alors qu’elles étaient initialement prévues entre le 20 février et le 5 mars. Plus que les retards, c’est le temps de correction qui est en question. Depuis 2014, celui-ci oscille entre 52 et 61 jours, soit près de deux mois.

Un problème de longue date

Le problème ne date pas d’aujourd’hui. En 2011 déjà, La Dépêche du Midi relayait le mécontentement des étudiants face aux retards « particulièrement importants » de correction, un « problème récurent à l’IEP ». Le directeur de l’époque, Philippe Raimbault, s’était « engagé à “réfléchir au problème des retards” et à “trouver des solutions” ».

Trois ans plus tard, en 2014, les résultats annoncés pour fin février ne seront publiés que le 20 mars. Devant le mécontentement des étudiants, Philippe Raimbault leur avait adressé un mail dans lequel il se disait « parfaitement conscient du caractère très insatisfaisant de cette situation ». Il précisait à nouveau chercher « des modalités d’organisation adaptées pour éviter qu’elle se reproduise ».

Du progrès ce semestre

Aujourd’hui, rien n’a changé. Du moins, en apparence. Car le nouveau directeur de l’IEP, élu en octobre 2016, avait promis une meilleure « ponctualité des retours de copies » lors de sa campagne. Olivier Brossard précise que « cette année, il y a eu du progrès ».

« L’essentiel des copies est rentré dans les délais. Malheureusement, il suffit d’un ou deux enseignants qui ont du retard pour bloquer tout le processus. J’ai pris contact avec les enseignants en cause pour trouver une solution. » – Olivier Brossard.

Le directeur précise par ailleurs que ce retard n’est pas toujours dû à un manque de volonté des enseignants. « Certains n’arrivent plus à corriger leurs copies à temps. Ils font des efforts, mais la masse de travail est trop lourde pour eux. »

Pour Antoine Ferrer, membre du Porte-Voix, ce problème « nécessite un effort de la part des professeurs, effort demandé par les étudiants ». Il estime qu’actuellement, « il y a très clairement une très large marge de manœuvre pour améliorer ce délai » de correction des copies. Il pointe aussi du doigt les « annotations sur les copies qui sont, soit insuffisantes, soit méprisantes, soit inexistantes ».

Un problème commun à tous les IEP ?

Olivier Brossard signale aussi que c’est un « problème commun » entre les différents IEP. À Sciences Po Grenoble, l’an dernier par exemple, les partiels ont eu lieu début janvier. Les résultats ne sont ensuite tombés que fin mars, soit près de trois mois d’attente pour les étudiants.

Pour les étudiants voisins de Sciences Po Toulouse en revanche, les délais sont bien plus courts. Des étudiants de l’IAE ou encore de l’université Toulouse Capitole affirment avoir eu leurs résultats environ cinq semaines après avoir passé leurs derniers partiels.

Olivier Brossard dresse donc « un constat d’échec pour ce semestre » mais assure être « en train de mettre sur pied une autre solution plus efficace ». « Nous avons eu du progrès cette année, mais on ne peut malheureusement pas changer 20 ans d’IEP en six mois. »