Lundi 20 février, un cordon de policiers a bloqué l’accès à l’école confessionnelle musulmane Al-Badr, située dans le quartier de Bellefontaine. Une mesure radicale afin d’empêcher sa réouverture, suite à une décision administrative non appliquée.

La décision du tribunal de Toulouse du 15 décembre 2016 a enfin été respectée : la centaine d’élèves n’a pas pu reprendre les cours à l’école Al-Badr. Cet établissement confessionnel hors contrat était sous le feu des projecteurs depuis 2016 où un rapport de l’inspection académique sous-entendait que des activités « d’entraînement au tir » s’y déroulaient. Le tribunal de Toulouse a donc ordonné une fermeture immédiate de l’école avec une peine de 8000 € d’amende et 1100 € de dommages et intérêts au directeur Abdelfattah Rahhoui. Ce dernier, parlant « d’acharnement », avait annoncé vouloir faire appel.

De nombreux chefs d’accusation

Les faits reprochés au directeur de l’école Al-Badr sont multiples : « violences aggravées et répétées à l’encontre de mineurs de moins de quinze ans par une personne dépositaire de l’autorité », « ouverture illégale de classes de collège » et « refus de se soumettre à la mise en demeure » prononcée par l’inspection académique. Abdelfattah Rahhoui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse le 17 novembre 2016 pour répondre de ces faits. Alors que son établissement confessionnel pouvait accueillir des élèves de maternelle et de primaire en toute légalité, des élèves de niveau collège participaient aussi à un cursus de 26h par semaine. Une classe de collège ouverte sans autorisation de l’inspection académique.

Concernant les violences, le directeur aurait frappé une élève de moins de quinze ans au visage, dans son bureau, suite à sa remarque à propos de la visite de l’inspection académique. Avant cette dernière, monsieur Rahhoui aurait demandé aux enfants du cycle secondaire de « se cacher » pour ne pas qu’ils soient vus. Depuis 2015, l’école s’était vue assigner une mise en demeure par l’inspection d’académie pour « enseignements de base défaillants ». Or, l’établissement avait continué à prodiguer des cours les rentrées suivantes.

Une décision de justice non respectée

Malgré la décision du 15 décembre 2016 qui ordonnait la fermeture de l’école, des cours étaient encore dispensés en janvier et février 2017. Un des points litigieux était la poursuite des études des enfants scolarisés à l’école : de nombreuses réunions entre les services de la justice, des forces de l’ordre et de l’Éducation nationale devaient tirer au clair cette situation en début d’année 2017.

Toutefois, le lundi 20 février, date de rentrée des vacances d’hiver, les volets de l’école étaient fermés. Les quatre véhicules de la Police nationale en interdisaient l’accès. Le 26 février dernier, Abdelfattah Rahhoui restait optimiste sur la réouverture en septembre de son établissement. Il confiait à Côté Toulouse sa volonté de se battre devant la justice pour obtenir un nouveau jugement en la faveur de cette réouverture.