En moins d’une dizaine d’années, le football australien – ou footy pour les connaisseurs – a su séduire les amateurs de rapidité et de contact dans la ville rose, le club des Toulouse Hawks se taillant une jolie place sur la scène nationale. Loin de vouloir se reposer sur ses lauriers, ce dernier continue à recruter des joueurs et lance de nouveaux clubs en Haute-Garonne.
Dans quelle autre ville que Toulouse le football australien pouvait-il trouver meilleur terreau fertile pour s’implanter ? Tout droit venu, comme son nom l’indique, d’Australie, le footy a marqué ses premiers buts en France il y a peu. Ce sport encore mal connu regroupe des pratiques propres au « football, basket, rugby et football américain », explique Cyrille, community manager des Toulouse Hawks et joueur. Comme au rugby, le football australien se joue avec un ballon ovale et des poteaux, mais de nombreuses règles varient et les stratégies de jeu aussi.(ci-dessous une vidéo pour tenter de comprendre les règles de base du footy)
En France, faute d’équipements adaptés, il se joue à neuf contre neuf, sur des terrains de rugby ovalisés par un marquage au sol. Deux poteaux sont également rajoutés, en plus des deux pré-existants. Un bon nombre de clubs de football australien se trouvent dans la partie sud de l’hexagone, à Bordeaux, Perpignan, ou Lyon, mais aussi plus nord à Strasbourg, Paris, ou encore Cergy Pontoise.
Celui de Toulouse figure parmi les plus anciens, il a été fondé en décembre 2008 et s’appelait au départ les Toulouse Crocodiles, avant de revêtir le nom des Toulouse Hawks en 2010.
« Un sport méchant mais fair-play »
Théophile a découvert le football australien en 2013, quand il a dû arrêter le rugby à haut niveau. « Le système me pesait, j’avais l’impression que le rugby se professionnalisait et se footbalisait de plus en plus », raconte-t-il aujourd’hui. Un ami l’a emmené à un entraînement des Hawks au stade Sordelo de Pech David « et je suis resté », se souvient-il.
« C’était une de mes plus belles années sportives. Être champion de France en 2014, ça ne s’oublie pas » – Théophile Duchange
« C’est violent, ça va vite, le jeu est très impressionnant à voir », commente Théophile. Ce qui lui a plu ? « La vitesse. Il faut toujours être réactif et solide physiquement, il y a beaucoup de contact et des évitements, tout est dans la technique. » Au-delà de la pratique sportive, il a retrouvé dans le monde du footy des valeurs proches du rugby : « l’entraide et la fraternité ». Sur le terrain tous les coups sont permis ou presque, et les protections sont interdites, sauf le protège-dent. « C’est un sport méchant mais fair-play », estime celui qui se rappelle très bien la hargne de ses adversaires sur le terrain puis leur camaraderie autour d’une bière le match fini.
Un second club créé, un troisième dans les cartons
Théophile a choisi de faire une pause après le championnat de France en 2014, en raison de ses études. Mais les Hawks ont continué leur chemin, complétant leur palmarès déjà bien garni. Champions de France 2013 & 2014 donc, vainqueurs de la Coupe de France 2010, 2013, 2014 & 2015…
Le club vit toutefois cette année une « saison de transition », comme le relève Cyrille. Changement de président, changement d’entraîneur.. Et « grande nouveauté cette année, nous avons décidé de créer un deuxième club dans la périphérie toulousaine : les Blagnac Aviators, explique le community manager des Hawks. Le club est loin de freiner son ambition. « D’ici 4 ans, on a pour projet de créer un troisième club, cette fois-ci plus dans le Sud de Toulouse », ajoute-t-il.
« Pour les années à venir, on veut vraiment continuer à développer la notoriété et la pratique du football australien dans la région toulousaine. C’est un sport qui mérite d’être davantage connu de part les valeurs qu’il transporte et l’engagement qu’il nécessite. Et puis sur le plan sportif, reconquérir le titre qui nous échappe depuis maintenant quelques saisons. On va tout faire pour ! » – Cyrille