Alors que les caucus et les scrutins s’enchaînent semaine après semaine aux Etats-Unis, les expatriés américains sont eux aussi invités à participer aux primaires depuis leur pays d’adoption. À Toulouse, les partisans d’Hillary Clinton ou de Bernie Sanders ont pu se rendre aux urnes vendredi 4 mars, lors du vote organisé par « Democrats Abroad » dans les locaux de l’Université fédérale.
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Les discussions et les exclamations résonnent au premier étage de l’Université fédérale de Toulouse. Bureau de vote d’un jour, une des salles a été décorée de ballons, de drapeaux et d’éventails rouge et blanc, les couleurs du parti démocrate américain. Les conversations sont vives et chantantes, et en anglais s’il vous plaît.

Depuis 9h ce vendredi matin, les responsables toulousains de « Democrats Abroad » accueillent les citoyens américains actuellement en séjour dans la Ville rose. Qu’ils soient étudiants, travailleurs ou retraités, tous adhèrent au parti démocrate et ont souhaité venir donner leur voix à leur candidat.e favori.e, afin qu’elle ou il puisse se présenter à l’élection présidentielle de l’automne 2016.

« ’Democrats Abroad’ a été fondé ici en France, en 1964, s’enthousiasme Angela Shaw, et maintenant, cette branche du parti démocrate existe dans plus de soixante pays ! ». Arrière petite-fille d’un couple d’esclaves, Angela Shaw a fait ses études dans la même école que Barack et Michelle Obama, avant d’épouser un Belge et de partir habiter en Chine.

Elle fait partie de la poignée d’Américains qui ont créé « Democrats Abroad Toulouse » il y a une douzaine d’années. « C’était à cause de l’ancien président, George W. Bush. Il nous a entraînés dans une guerre horrible, on voulait montrer notre mécontentement et choisir notre candidat à la présidentielle », se souvient-elle. Environ quatre cent cinquante personnes figurent sur les registres de la branche toulousaine de « Democrats Abroad » parmi les six mille démocrates résidant en France.

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« En tant que citoyens américains expatriés, nous représentons une sorte de cinquante-et-unième État », explique Gina Granelli, membre du comité exécutif à Toulouse. Si un scrutin avec urne et signature est organisé par « Democrats Abroad » dans trente-neuf pays, tous les adhérents du parti démocrate – éparpillés dans le monde – avaient jusqu’au 8 mars pour voter à distance par la poste, par email ou par fax.

« Les délégués ainsi élus seront comptabilisés, comme ceux des cinquante États du territoire américain, au moment de la convention démocrate de juillet, à Philadelphie, pour désigner le candidat pour l’élection présidentielle » précise Gina Granelli, avant d’ajouter que le parti républicain ne possède pas de système comparable.

Tout au long de la journée du 4 mars, jusqu’à 19h, une cinquantaine de personnes sont venues remplir et glisser leur bulletin dans l’urne. « J’espère qu’on assistera à une première fois cette année, comme en 2008 », sourit Angela Shaw. Après Barack Obama, premier président noir des États-Unis, Hillary Clinton pourrait bien devenir la première cheffe d’État américaine. À condition de franchir toutes les étapes électorales.