Six étudiants de l’école toulousaine ISAE-SUPAERO vont simuler pendant quinze jours la vie sur Mars dans le cadre de la Mars Desert Research Station, installée dans l’Utah du 20 février au 6 mars. Nous nous sommes entretenus avec Louis Maller, l’un des six astronautes en herbe, à trois jours du début de sa mission.

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Simuler les conditions de vie sur la planète rouge que pourraient affronter des astronautes d’ici quelques années : voici le principe de l’immersion de deux semaines que va entamer le 20 février Louis Maller, étudiant de 20 ans, dans une capsule de la « Mars Desert Research Station » dans l’Utah, aux États-Unis. Heureusement pour lui, Louis ne sera pas seul sur Mars, car il sera accompagné de cinq autres élèves de l’ISAE-SUPAERO, qui composeront avec lui un équipage 100% toulousain. Rationnement de nourriture et d’eau, scaphandres lors des sorties hors de la station, tout est pensé pour rendre cette simulation de vie martienne la plus réaliste possible. Nous avons pu joindre Louis Maller à quelques jours de son départ : une interview avec un garçon qui a les pieds sur Terre.

Univers-Cités  : Quel est l’objectif de cette mission ?

Louis Maller : L’objectif est de tester la résistance du matériel, mais aussi des astronautes eux-mêmes dans des conditions s’approchant de ce que serait la vie sur Mars si jamais on y envoie un jour des hommes. Nous allons êtres quasiment confinés dans une station dans le désert de l’Utah, où nous pourrons tester la résistance du matériel, comme nos lunettes de réalité augmentée spécialement conçues pour des voyages sur la planète rouge. Mais les tests portent aussi sur les participants eux-mêmes. Comme nous allons rester quinze jours quasiment enfermés, des spécialistes analyseront l’évolution de nos comportements jour après jour durant cette cohabitation.

U-C : Comment une école toulousaine a-t-elle pu envoyer un équipage composé intégralement de ses élèves dans ce programme de recherche américain ?

L.M. : L’idée nous est venue de deux étudiants arrivés de Belgique l’an dernier qui avaient déjà travaillés dans leur précédente école avec la « Mars Desert Research Station ». Ils ont participé tous les deux à une mission de deux semaines après leur arrivée à l’ISAE-SUPAERO, et comme tout s’est bien passé, le programme a accepté de prendre un équipage 100% toulousain cette année.

U-C : Quel est le profil des étudiants qui participent à cette mission ?

L.M. : Nous sommes tous ingénieurs, mais nous allons nous répartir les tâches durant ces quinze jours selon nos spécialités respectives. Les postes de commandement seront occupés par les deux étudiants belges, car ils connaissent déjà les lieux, tandis qu’un autre sera en charge du côté médical. Nous aurons également un crew journalist qui sera en charge de rédiger des rapports sur le déroulement de la mission qui permettront peut-être de sensibiliser le grand public sur ce type d’expériences.

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U-C : Pouvez-vous tout de même sortir de la station de temps en temps  ?

L.M. : Oui, mais à condition d’avoir une bonne raison de le faire. Le poste de commandement fictif nous donne l’autorisation la veille de la sortie, en fonction de son utilité, comme si nous étions réellement sur Mars ! Aller hors de la station nous servira surtout à tester du matériel, comme les scaphandres, qui pourrait être utilisés à l’avenir dans les missions spatiales. Du coup, nous aurons les même difficultés à nous déplacer que les vrais astronautes.

U-C : Depuis combien de temps vous préparez vous pour cette aventure ?

L.M. : La préparation a duré quasiment un an, et s’intensifie de plus en plus au fur et à mesure que le début approche. Nous sommes en pleine phase finale depuis quelques semaines, notamment au niveau de la logistique. Ces missions demandent vraiment une grosse préparation en amont.

U-C : Comment se sent-on à quelques jours d’un départ sur Mars ?

L.M. : Je suis très content de partir, mais aussi un peu fébrile, car il faut que tout soit absolument prêt à temps, et surtout ne rien oublier, car une fois dans la station, il sera trop tard. Nous serons dans les mêmes conditions que les astronautes. En cas d’oubli, il faudra faire avec les moyens du bord !

En attendant d’en savoir plus sur cette aventure à leur retour, voici un aperçu en vidéo de la précédente mission à laquelle ont participé deux élèves de l’ISAE-SUPAERO.

LOCARD flight tests

Here is a short video of LOCARD flight tests performed last year at the Mars Desert Research Station by Mehdi and Mohammad as part of crew 151. The added custom payload (radio relay system) was challenging the stability of the drone making it much harder to control.

Posté par Equipage Supaéro MDRS sur mardi 5 janvier 2016