Englué dans les profondeurs du classement, le TFC doit faire face à la colère de ses supporters. Les résultats décevants ne sont toutefois pas les seuls griefs des fans du club de la ville rose. Les problèmes de communication entre les différents acteurs de la vie de l’équipe sont aussi mis en avant.

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Le 30 janvier, Toulouse s’inclinait contre Guingamp en championnat dans Le match de bas de tableau à ne pas perdre. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour une partie des ultras du TFC. En colère face aux résultats décevants depuis le début de la saison voire depuis deux ans, les Indians Tolosa ont décidé de ne pas supporter leur équipe samedi dernier contre Nantes. Une première depuis la création du groupe en 1993. « Nous ne chanterons pas spontanément ce soir comme nous avons pris l’habitude de le faire depuis 20 ans », a déclaré ces ultras toulousains avant la réception des Canaris. Une décision qui traduit bien le malaise des supporters.

Mais du côté des groupes d’ultras, on reproche surtout à la direction d’entraver la liberté d’expression des supporters. « Il y a des restrictions abusives. Où est la liberté d’expression revendiquée après les attentats de Charlie Hebdo notamment ? », s’énervent les West Eagles, un nouveau groupe de supporters fondé en 2015. Comme pour leur donner raison, les dirigeants ont censuré une banderole qui critiquait ouvertement Dominique Arribagé lors de la dernière rencontre au Stadium. « Je n’arrive pas à cerner la politique du club. Le club dit qu’on a besoin du soutien des supporters. L’an dernier, on avait senti quelque chose, il y avait eu une osmose entre le club et les fans. Aujourd’hui ils ont toujours besoin de nous mais on ne doit pas faire trop de bruit, on ne peut pas déployer de banderoles critiques contre le président, les joueurs, l’entraîneur ou la LFP. En fait, on doit seulement acheter nos billets et regarder le match », affirme Jean-Baptiste Jammes, créateur du site Lesviolets.com.

Un problème de communication entre les dirigeants et les supporters

Jean-Baptiste Jammes met en avant la mauvaise communication entre les différents acteurs de la vie du club. « Il y a aujourd’hui des dysfonctionnements dans la gestion des relations entre le TFC et les supporters. Je ne demande pas que le club nous écoute, les décisions appartiennent aux dirigeants. Mais il faut quand même plus de réunion entre le président et les fans. En trois ans, Olivier Sadran nous a reçus qu’une seule fois parce qu’on lui a demandé. Je ne trouve pas ça normal dans un contexte où les supporters ont besoin d’être rassurés », poursuit celui qui est aussi animateur sur Fun Radio.

Et cette politique inquiète les plus fervents supporters du club de la ville rose. « On en a ras le bol. Le club fait espérer un projet aux fans et on l’attend toujours. Il y a un manque d’ambition de la part des dirigeants pour le TFC », s’agacent les West Eagles. Une gestion des supporters qui entraîne une baisse de l’affluence du Stadium toujours plus élevée. Car les résultats seuls ne peuvent pas expliquer cette désaffection du stade. « Les dirigeants aujourd’hui n’arrivent pas à trouver de nouveaux fans. Pire, ils ont réussi à décourager les plus fervents d’entre eux », ajoute JB. Une situation préoccupante pour le TFC alors que le Stadium a été entièrement rénové à l’approche de l’Euro 2016 offrant un bien meilleur confort aux spectateurs.

L’équipe et le staff boudés

Au-delà des problèmes avec les hautes instances du club, les ultras toulousains mettent en avant la responsabilité des joueurs dans la situation difficile du TFC. «Il n’y a aucune envie, aucune motivation, aucun respect du maillot de la part des joueurs », pointe les West Eagles. Même son de cloche du côté des Indians : « Les joueurs ne font rien pour endiguer la situation dans laquelle ils se sont mis tout seul ». Pour le créateur des Violets.com, le problème est tout autre. La motivation n’est pas à remettre en question. « Ils sont tout simplement trop limités techniquement pour la Ligue 1 », résume Jean-Baptiste Jammes.

Dans ces conditions, difficile de ne pas remettre en cause l’entraîneur du TFC, Dominique Arribagé. « Quand il est arrivé l’an dernier, il y a eu un effet positif. Aujourd’hui, il ne se passe plus rien. Si on doit changer c’est maintenant », explique le patron des Violets.com. Le coach toulousain doit aussi répondre aux supporters qui critiquent le mercato hivernal du TFC. « Le club a fini par sembler à renoncer à tout espoir de renverser la vapeur en ne se renforçant pas durant le mercato hivernal », s’indignent les Indians Tolosa. Jean-Bapitste Jammes lui garde la foi : « Il reste 14 matches. La bonne nouvelle, c’est que si on en gagne un sur deux, on se maintiendra ». A Toulouse, l’espoir de rester en Ligue 1 continue d’exister mais il ne tient qu’à un fil. Les prochaines rencontres à Montpellier et Ajaccio seront décisives.