A l’occasion de la treizième semaine Franco-Allemande, les Toulousains auront la chance de se renseigner sur un éventuel départ chez nos voisins germaniques. Les futurs travailleurs de la ville rose semblent d’ailleurs enclin à franchir le Rhin pour se lancer dans la vie active.

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Pour certains, l’Allemagne est synonyme d’Histoire, de gastronomie voire de rivalité sportive. Pour d’autres, le pays voisin est surtout synonyme de réussite économique et de quasi plein emploi. Les Toulousains semblent avoir compris ce dernier aspect. Malgré le froid glacial de janvier, les habitants de la ville Rose se sont déplacés en masse à l’occasion de la tenue d’un village Franco-Allemand, sur la place du Capitole le week-end dernier. Au programme concert, bretzels, mais surtout une nuée d’étudiants venue se renseigner sur l’éventualité d’un départ en Allemagne. Que ce soit dans le cadre d’un échange universitaire, ou bien pour un stage voire un emploi, certains jeunes ont les yeux rivés vers la rive droite du Rhin. Les contextes économiques propres aux deux pays ne sont pas totalement étrangers à ces velléités de départ.

Un contexte économique attractif

Avec un taux de chômage de 4,5%, l’Allemagne possède le chiffre le plus bas de l’Union européenne. D’après Catherine Chiha professeur à l’Institut Goethe de Toulouse : « Le contexte allemand qui est tant loué dans les médias incite les jeunes à vouloir passer le cap. Dans notre institut on a vu, ces dernières années, un pic de personnes souhaitant prendre des cours pour partir travailler », indique-t-elle. Le salaire proposé est également un point à prendre en compte. En effet, le salaire brut moyen d’un cadre en Allemagne se situe aux alentours de 52000 euros par an, ce qui semble attirer les travailleurs haut-garonnais. Un salaire proche de celui touché par un cadre français (environ 54000 euros par an), mais qui permet d’obtenir un meilleur pouvoir d’achat qu’en France.
Ces deux variables que sont le chômage et le salaire sont d’ailleurs clairement mises en valeur dans la brochure du CIDAL (Centre d’information de l’ambassade d’Allemagne). Une brochure présente sur le stand de l’Institut Goethe, et qui n’a pas échappé aux nombreux étudiants présents sur la place du Capitole.

Une formation reconnue

Outre le contexte économique, la qualité de la formation prodiguée outre-Rhin attire les jeunes toulousains. Monika Wolf , professeur d’allemand à l’université Jean Jaurès de Toulouse et également responsable de l’office allemand d’échange universitaire (DAAD), a constaté que les demandes d’échange mais surtout de stage n’ont cessé de croître : « De plus en plus d’élèves ont l’envie de travailler en Allemagne. Le domaine privé est celui dans lequel les étudiants se tournent le plus lorsqu’ils cherchent des stages. Mais ce qu’ils réclament c’est la formation ». Le secret de cette école allemande se trouve dans l’alternance. Le côté professionnalisant semble séduire les étudiants Toulousains, à en croire Monika Wolf ; « Un bon nombre d’étudiants que j’ai à l’université me demande de rejoindre les université allemande, car ils sont dans un cadre qui est différent du cursus français. Ils veulent moins de théorie et plus de pratique  ». Au final certains n’hésitent donc pas à poursuivre leur carrière en Allemagne à la suite de la formation acquise sur place.

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« Partir en Allemagne, pourquoi pas ? »

Si de nombreux étudiants toulousains ont franchi le cap, d’autres espèrent un jour avoir l’occasion de réaliser ce souhait. C’est le cas de Judith, 19 ans, pensionnaire de l’Institut d’Études Politique de Toulouse depuis deux ans, croisée sur le stand de l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse) : « Partir travailler en Allemagne? Pourquoi pas ? J’aimerai commencer ma carrière là bas et me forger une expérience solide  », explique-t-elle. Pour la jeune Toulousaine, qui partira étudier en Allemagne l’année prochaine, au delà de l’aspect culturel, c’est la notoriété économique allemande qui la pousse à tenir ce discours : « Bien entendu que le contexte économique fait beaucoup. Quand on entend les chiffres du chômage des jeunes en France comparés à ceux de l’Allemagne, on se dit qu’on aura plus de chance de trouver du travail là bas  », admet-elle.

Malgré le fait que la frontière espagnole soit plus proche, nos voisins germaniques ont réussi leur entreprise de séduction envers les jeunes toulousains, notamment grâce à des arguments économiques solides. En attendant peut être de débuter leur carrière outre-Rhin, les étudiants de la ville rose pourront toujours se plonger dans la culture allemande durant la semaine Franco-Allemande, qui se tient à Toulouse jusqu’au 30 janvier.