Fin juillet, la mairie de Toulouse, à la tête du réseau de transport Tisséo, a annoncé par voie de presse ses pistes de réflexion concernant la mise en place d’une nouvelle tarification dans les transports en commun.

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Une tarification sociale plutôt qu’une tarification préférentielle

Jean-Michel Lattes, adjoint municipal et président de Tisséo, envisage la mise en place d’une tarification sociale, calculée en fonction des revenus des usagers, à partir de janvier 2016.

Actuellement, les transports toulousains sont réputés pour être peu onéreux et comptent parmi les moins chers de France, derrière Bordeaux.

Tarif jeune : 10 euros par mois pour les moins de 26 ans

La mise en place de cette nouvelle tarification pourrait mettre fin au tarif jeune, mis en place par la mairie de Pierre Cohen (PS) en 2012 et qui permet aux moins de 26 ans de ne débourser que 10 euros par mois (ou 100 euros par an) pour leurs déplacements.

Un tarif jeune qui indéniablement allège le coût de la vie étudiante. Les étudiants constituent 25 % de la population de Toulouse intramuros, soit environ 120 000 jeunes.

L’Unef prend les devants

En 2013, Toulouse décrochait la première place d’un classement réalisée par l’Unef, le principal syndicat étudiant de France. La Ville rose était évaluée comme la ville la moins onéreuse, et cela notamment grâce aux prix de ses abonnements Tisséo.

À l’annonce d’une nouvelle tarification, les militants de l’Unef 31 se sont donc naturellement affolés. Pour Angela Lopez, trésorière du syndicat toulousain :

«Dans un contexte de précarité de la jeunesse, l’Unef se positionne contre la fin du tarif jeune. Il y a en effet des marqueurs qui ne trompent pas : 46 % des étudiants se salarient pour payer leurs études, et le dernier échelon de la bourse équivaut à 750 euros par mois, c’est en dessous du seuil de pauvreté.»

Quant à la tarification sociale, l’Unef la rejette en bloc :

«La tarification sociale en fonction des revenus des parents nous pose un problème d’ordre idéologique : tous les étudiants doivent être mis sur un même pied d’égalité, poussés à l’autonomie plutôt que de les ramener à leurs relations familiales.»

Jeudi 17 septembre 2015, le syndicat a été reçu à la mairie de Toulouse et entendu par Jean-Michel Lattes. Si la mairie se dit ouverte au débat, aucune décision formelle n’a été prise durant cet entretien. Les mouvements étudiants pourraient donc se mobiliser dans les prochaines semaines. Une pétition lancée par les jeunes communistes du MJCF31 tourne déjà sur Internet.