Entre start-up et structures d’incubation, Toulouse et sa région représentent une plateforme idéale pour les jeunes qui veulent se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. Et ils sont nombreux.

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N’en déplaise à Goldman et compagnie, les jeunes toulousains « se bougent » et innovent. Premier arrêt au Grand Builder d’Ekito, le nouvel accélérateur d’entreprises, entièrement privé, de la ville rose. C’est ici, au milieu d’un open-space coloré, que sont nées plusieurs start-ups. Dont MoiChef et Guide Like You, lancées par des « jeunes » (voir ci-dessous). Dans les statistiques de l’incubateur officiel de Midi-Pyrénées, ces jeunes renvoient à la catégorie des 25-35 ans.

Depuis sa création en 2000, l’incubateur Midi-Pyrénées a permis la naissance de 144 entreprises – 136 en sortie, et 8 en cours au 13 janvier 2015. Ce qui équivaut à plus de 770 emplois créés. Parmi les porteurs de projets, 41,4% ont entre 25 et 35 ans, soit la catégorie la plus importante. Plus rare, seuls 2,9% des créateurs d’entreprises ont moins de 25 ans.

***L’accès facilité aux structures toulousaines

Si les jeunes sont particulièrement présents, c’est aussi grâce aux différentes structures qui les encadrent. L’incubateur Midi-Pyrénées et Ekito facilitent l’innovation en apportant un hébergement, des conseils et des financements. Chaque année, le CRECE (Concours Régional des Etudiants Créateurs d’Entreprise) accompagne également les étudiants porteurs d’un projet. Le vainqueur du concours remporte 5.000€, une somme conséquente pour démarrer son activité.

La diversité offerte par la région en termes de formation joue également un rôle majeur : Toulouse est un vivier d’étudiants en ingénierie et en numérique : l’Isae-Supaero, l’INSA, l’INP, pour n’en citer que quelques-uns. Ce qui explique, en partie, l’attraction toulousaine en matière de numérique. Depuis novembre 2014, Toulouse fait également partie des neuf villes de la French Tech, un label crée par le gouvernement pour rendre les start-up visibles à l’international. En février, la secrétaire d’Etat au numérique Axelle Lemaire a participé à l’inauguration des bâtiments d’Ekito, rencontrant au passage les fondateurs de « MoiChef ». Elle n’a alors pas manqué de souligner « la formidable vitalité entrepreneuriale des acteurs toulousains, souvent portée par des jeunes ».

Cindy Jaury

MoiChef, une start-up innovante et culinaire

MoiChef apporte du renouveau dans la livraison du prêt à manger. Rencontre avec Thomas Laffontas, l’un des deux fondateurs de ce concept inédit et 100% toulousain.

« J’avais l’esprit créateur, je savais que j’allais finir par créer quelque chose ». Thomas Laffontas, créateur de MoiChef, a eu « l’étincelle » en lisant un article sur Blue Apron, une start-up américaine qui vient de lever 50 millions de dollars. Toutefois, par envie de challenge, il n’a pas « voulu en faire une réplique ». Romain Priot, lui, rentre d’un tour du monde d’un an lorsque Thomas lui demande de le rejoindre : «Je voulais absolument travailler avec lui sur ce projet ». Ces deux copains toulousains se sont rencontrés au lycée. En novembre dernier ils se lancent alors dans l’aventure.

MoiChef « permet de cuisiner comme un chef à la maison » précise le slogan. Avec plein d’idées en tête, ces deux jeunes entrepreneurs démarchent les restaurateurs de la ville, et réfléchissent avec eux aux plats qu’ils vont proposer. Quant à la livraison, Thomas et Romain sillonnent les rues à vélo, un bon moyen d’avoir du « feedback ». Le repas arrive en kit, il ne reste alors plus qu’à assembler les ingrédients.

Thomas et Romain testent le plat d'un restaurateur toulousain.

***Un concept unique et novateur

« On est le seul au monde à proposer ce lien entre les restaurants et nos clients », se réjouit Thomas. C’est également les deuxièmes à avoir eu la c possibilité de nouer un partenariat avec Uber, après Fauchon à Paris. Une chance qu’il admet avoir eu grâce à Ekito, l’incubateur de start-up du 15 rue Gabriel Péri, dont MoiChef fait partie. Dynamique et ambitieux, Thomas prévoit très prochainement de s’implanter à Paris et à Londres. Grâce à une parfaite maîtrise des outils de communication actuels, MoiChef est au plus près des consommateurs. Ils envisagent même d’interpeller directement les internautes « Dites nous dans quelle ville vous souhaiteriez voir MoiChef s’installer et on y réfléchira ». Un bon moyen pour cette jeune start-up de dresser le couvert là où elle est attendue.

Clara Bordat

Guide Like You : le smart tourisme made in Toulouse

Amis d’enfance, Stéphane Millet et Brice Martinou ont fondé de A à Z la start-up Guide Like You, qui se propose de réinventer notre façon de voyager. Entre innovation et entreprenariat, Stéphane Millet explique sa démarche.

Tout commence par un café au « resto universitaire » de l’UT1 durant lequel Brice partage son idée avec Stéphane : créer un « nouveau service de consommation collaborative ». Mettre en contact des touristes qui souhaitent découvrir une ville « autrement » et des habitants connaissant les bons plans en tout genre, tel est le concept de Guide Like You. Grâce au site mis en ligne en septembre, les touristes à la recherche d’un guide dans une ville peuvent rentrer en contact avec des habitants lambda mais volontaires qui proposent leurs services pour un montant préalablement établi.

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***Des conseils avisés

A ce service de mise en relations s’ajoutent des propositions d’adresses sélectionnées par les deux fondateurs qui prennent toujours le temps de préparer le terrain. En effet, avant de proposer ce service sur une ville, ils veillent à la découvrir eux même et à y faire les bonnes rencontres. Ainsi, avant de se lancer à Paris, Londres et Bruxelles, les deux acolytes ont passé trois semaines dans chacune de ses villes au cours de l’été. Les voyages à venir sont programmés à Amsterdam, Barcelone et Rome.

***Et pour la suite ?

Après avoir remporté plusieurs prix lors de concours de jeunes entrepreneurs, la start-up est désormais accueillie par l’incubateur toulousain Ekito et possède également une filiale sur Paris. Commissions sur les transactions réalisées sur le site, publicité pour des adresses sélectionnées par leur soin ou encore campagne de crowdfunding (financement participatif sur internet), autant de moyens novateurs qui permettent à Stéphane et Brice de lancer leur entreprise pas à pas: « A nous de faire en sorte que l’été soit porteur. On pourra alors relancer certains de nos contacts qui, rassurés, pourraient devenir investisseurs à une toute autre échelle ».

Manon Poirier