Le centre de santé communautaire d’Arnaud-Bernard a bel et bien fermé le lundi 3 novembre, mais les bénévoles, les professionnels de santé et les patients se mobilisent toujours pour retrouver des financements.
Située dans un quartier populaire et s’occupant surtout des populations fragilisées comme les retraités, les étudiants et les migrants, la disparition de la Case de Santé laisserait un vide à Arnaud-Bernard.
Samedi 1er novembre, à l’appel de Fabien Maguin, le gestionnaire, et de son équipe, une réunion d’information a eu lieu avec les usagers pour faire le point sur la situation du centre et les actions à venir. Au cours de la semaine passée, la Case de Santé a été en discussion avec l’ARS, (Agence Régionale de Santé), pour rétablir les finances. Il manque 100 000 euros au centre pour pouvoir fonctionner jusqu’à la fin de l’année mais les concertations n’ont pas abouti. Fabien Maguin explique:« Les autorités se renvoient la balle, parce qu’on fait à la fois dans la santé, dans le social. On s’occupe des migrants, de la prévention… L’ARS dit que c’est au ministère [de la Santé] de s’en occuper, le ministère qu’on doit s’adresser à la Préfecture…».
Le centre a donc fermé officiellement même si les équipes médicales sont prêtes à répondre aux situations d’urgence. «Il n’y aura plus personne pour répondre au téléphone, plus de rendez-vous, mais nous serons toujours là.» L’administration de la Case de Santé est confortée dans sa décision et son combat par ses nombreux soutiens, notamment des urgences de Purpan et du centre d’hébergement de la Cépière.
Face au grilles fermées à Arnaud-Bernard, l’équipe du centre compte manifester, camper avec les usagers motivés pour se faire entendre en attendant la table ronde organisée le lundi 17 novembre. Une réunion préparatoire a d’ores et déjà eu lieu vendredi dernier pour rétablir le dialogue entre les différentes parties.Elle a rassemblé tous les acteurs sociaux touchés par ce dossier, dont la Case de Santé, l’ARS, la mairie de Toulouse, le Conseil général, la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie), la députée PS de la circonscription Catherine Lemorton et la Préfecture. La date de cette réunion n’avait d’ailleurs pas été communiquée à la Case de Santé par la préfecture mais par la députée lors de la réunion du samedi. «J’ai reçu l’appel hier à 23h mais je suis surprise que vous n’en sachiez rien […] Je suis ici pour représenter les politiques, je me suis démenée pour faire parler du dossier, j’ai harcelé le bureau de Marisol Touraine [ministre des Affaires sociales et de la Santé].»
Cette table ronde est très attendue par tous pour parvenir à un accord sur le financement et établir une nouvelle organisation du centre qui lui permettrait de recevoir des fonds réguliers et de dépendre d’une autorité spécifique. Afin de déterminer qui doit assurer le financement, le flou actuel autour de la tutelle de la Case de Santé semble en effet être un problème majeur pour les pouvoirs publics. L’équipe considère quand à elle que, comme la Case remplit des missions d’intérêt général, les autorités doivent lui donner des garanties de financement pour la fin de l’année, sans que la question de sa tutelle ne se pose.
Le personnel de la Case organise donc avec ses patients une occupation permanente de la place, ainsi qu’une manifestation devant la Préfecture le 17 novembre pendant la table ronde.
Site : http://www.casedesante.org/
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