Toulouse et la culture, c’est une histoire d’amour. Une romance que certains pensaient éternelle et qui est pourtant au cœur du débat d’aujourd’hui avec l’élection de Jean-Luc Moudenc. Réduction du budget, mise aux oubliettes de certains projets phares sous l’ère Cohen, etc. Toutes ces accusations sont-elles fondées, la culture va t-elle être reléguée au second plan? Eléments de réponse.

Le 30 mars 2014. Ce soir là, Pierre Cohen disait au revoir à la mairie toulousaine pour faire place à un nouveau conseil municipal avec à sa tête Jean-Luc Moudenc (UMP). Depuis, les amateurs de culture et les acteurs culturels ont exprimé leurs inquiétudes quant aux programmations futures des festivals, concerts et autres spectacles qui animent la ville.

Culture, entre attentes et réalités

Oui mais, selon lui, Jean-Luc Moudenc, anti culture pour les uns, « trop à droite » pour d’autres n’oublie pas la culture, comme il le déclarait au quotidien Metronews en juillet dernier. « On parle de ce qui a été supprimé mais on n’évoque pas ce qui a été maintenu. En réalité sur une centaine d’évènements culturels annoncés d’ici la fin de l’année 2014, la totalité des autres sont maintenus. Quand on cite quelques exemples je crains qu’il y ait un effet d’optique et que l’on fasse une conclusion « la culture est remise en cause à Toulouse » alors qu’en réalité on est sur des décisions marginales. Comme avant 2008 quand j’étais maire, le budget de la culture est le plus important, pas question de remettre en cause la vie culturelle toulousaine. Pour « Skerzo », on s’est retrouvés avec une facture annoncée de 200 000 euros … pour une création qui existe déjà! Quant à la maison de l’image, c’est un problème différent. Elle était censée concerner le monde de la culture, mais je n’ai pas entendu une seule protestation du milieu culturel, je n’ai entendu que des protestations politiques des élus désavoués par les Toulousains dans les urnes il y a quelques semaines. Tout cela m’a conforté dans l’idée que ce projet était artificiel. Ma ligne de conduite est : quand un projet prévu par la majorité Cohen est bon et utile on le maintient, quand il n’est pas prioritaire, pas bon ou pas utile on le supprime. »
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Certes, on peut être en désaccord avec sa politique. Avancer que la thématique culturelle n’est pas prioritaire dans le calendrier du nouveau maire, comme en témoigne la réduction drastique des budgets alloués dans ce domaine est une chose. Mais dire que la culture toulousaine est laissée de côté serait inexact, compte tenu du nombre d’adjoints, au nombre de cinq, et de chargés de mission.
Quant au budget de 2015 alloué à la culture, s’il est pour l’instant inconnu, nul doute qu’il sera scruté par les Toulousains et Toulousaines.

Toulouse au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

Le lancement à venir d’un programme de valorisation du patrimoine public et privé de Toulouse est présenté comme une preuve supplémentaire de l’engagement de Jean-Luc Moudenc. L’objectif est clair, obtenir le label Unesco pour une partie du centre-ville en moins d’une décennie et ainsi imiter Albi et Carcassonne, deux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture). Mais pour satisfaire aux exigences de l’organisation mondiale, Toulouse va devoir s’adapter et répondre à toutes sortes de critères. Une expérience qu’avait déjà connu Dominique Baudis, à l’époque maire de la ville rose, lorsqu’il a voulu voir le Canal du Midi classé au catalogue de l’UNESCO.
Mais si l’initiative paraît intéressante et prometteuse, des voix s’élèvent déjà contre ce projet à commencer par celle de l’ancien maire PS de la ville. Affaire à suivre.