C’est un projet qui date de 2009. Le quartier toulousain de la Cartoucherie devait connaître un grand « lifting » à la sauce écolo futuriste. Mais cette transformation n’aura peut-être d’écoquartier que le nom. Explications.

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Le projet initial était à la fois ambitieux et futuriste, sur l’emplacement de l’ancienne cartoucherie de Toulouse, occupé ensuite par le GIAT, puis par les bus de Tisséo. Construire plus de 3100 logements dont 90 allaient être dédiés à l’habitat participatif, faire sortir de terre 60 000 mètres carrés de commerces et 90 000 mètres carrés de bureaux. Les plans initiaux prévoyaient également la création d’une piste cyclable de 2.6 kilomètres et une amélioration de la desserte en transports en commun.
Si sur le papier le futur écoquartier de la Cartoucherie a tout pour plaire, en réalité il pourrait n’avoir « d’éco » que le nom. Alors que la livraison initiale était prévue pour 2014-2015, les retards ont été nombreux, causés notamment par la dépollution chimique et pyrotechnique de certains sites industriels, si bien que la première pierre n’a été posée que le 26 septembre 2014.

Une nouvelle municipalité pour une autre vision

Le futur écoquartier devait faire la part belle aux piétons et autres transports dits « écologiques » ; le quartier est d’ailleurs maintenant desservi par une ligne de tram, construit lors de la mandature de Pierre Cohen, initiateur du projet.
Mais Jean-Luc Moudenc, le nouveau maire de Toulouse ne voit pas les choses de la même façon. Son adjoint chargé de l’aménagement, Jean-Luc Lagleyse a d’ailleurs récemment déclaré dans les colonnes du Monde, « Nous réfléchissons aux moyens d’augmenter le nombre de places de stationnement sans retarder la livraison des immeubles. Aujourd’hui, nous étudions la construction de « parkings réversibles » supplémentaires, plus proches des habitations, situés au rez-de-chaussée ou aux étages de certaines résidences et transformables en bureaux quand la ‘démotorisation’ sera d’actualité ».
Et ce n’est pas tout. Le déménagement de Mix’Art Myrys, collectif d’artistes autogéré, était prévu dans le nouveau quartier de la Cartoucherie. Il est remis en cause par la nouvelle municipalité, qui considère que son coût, évalué à plus de 9 millions d’euros, est trop élevé. La mairie de Toulouse préférerait un projet de vie de quartier « autour de l’art culinaire et de la cuisine du monde haut de gamme avec des commerces de qualité », explique Jean-Luc Lagleize dans La Voix du Midi.

Une nouvelle vie

Si beaucoup de points d’interrogations demeurent dans ce projet d’aménagement du territoire proche de l’écoquartier du Midi, construit à Ramonville il y a quelques années, les espoirs des habitants demeurent intacts. Les « On veut retrouver un quartier agréable », « on y croit », « J’attends avec impatience la fin de travaux » sont autant de phrases qui s’échappent volontiers des bouches des riverains de la Cartoucherie. Une chaudière collective au bois est à l’étude afin de valoriser les abondantes ressources pyrénéennes. Les anciennes halles seront conservées et l’Ecole Régionale de Santé devrait s’y implanter une fois l’écoquartier sorti de terre. Une chose est sûre, ce dossier polémique n’a pas fin de faire parler de lui !