Lundi 27 janvier, l’IEP a officiellement lancé une campagne de dons sur Internet pour financer plusieurs aménagements dans le futur bâtiment du quai Saint-Pierre. Pourquoi un tel dispositif ? Quels objectifs ? Philippe Raimbault a répondu aux questions d’Univers-Cités ».

Pour Philippe Raimbault, il s'agit aussi de remobiliser le réseau des anciens diplômés « Univers-Cités » : Vous envisagez de réunir 200 000 euros par la plateforme web (souscription.sciencespo-toulouse.fr). Pourquoi une telle somme ?
Philippe Raimbault : Cette somme servira à l’aménagement du nouveau bâtiment, qui nécessite un niveau d’équipement adapté. Dès la fin de l’année 2013, une partie du mobilier a déjà été changée, grâce à la taxe d’apprentissage notamment. Dans les deux ans qui arrivent, nous allons continuer ces opérations. Mais nous avons besoin de fonds pour rééquiper le nouveau bâtiment en nouvelles technologies. Dans ce cadre, nous avons saisi l’occasion de remobiliser les anciens diplômés [près de 9000] autour d’une souscription par Internet.

Ce montant (200 000 euros) correspond-t-il aux besoins exacts de l’IEP ?
Cette somme a été évaluée à la louche. On ne sait pas vraiment ce que pourrait coûter l’aménagement du nouvel IEP. En outre, un chiffre important tel que celui-ci permet aussi de pousser les anciens diplômés à donner des sommes importantes. Cela peut même pousser à une forme de mécénat au niveau des chefs d’entreprise.

A propos, où en est-on en termes des fonds recueillis ?
Nous avons réuni quelques milliers d’euros. Mais la campagne est à peine lancée. Tous les mails n’ont pas encore été envoyés. Au niveau du montant donné, nous avons des sommes allant de 20 à 2000 euros. D’où la difficulté de prévoir le montant total que nous pourrions recevoir grâce à cette campagne. Mais je suis globalement optimiste car j’ai ressenti, lors des deux réunions de lancement officielles à Toulouse et Paris (les lundi 27 et mardi 28 janvier), un réel attachement des diplômés, une envie de rendre quelque chose à l’école.

Une opération de crowdfunding pour une école publique telle que l’IEP n’a jamais été réalisée en France…
D’où l’intérêt de l’opération. Il faut savoir innover. On voit beaucoup ce type de financement participatif aux Etats-Unis. C’est presque la norme là-bas, avec des fondations qui ont des moyens colossaux. En France, nous ne sommes pas dans cette situation. Nous sommes dans un modèle de financement entièrement public. Or, l’Etat a déjà rempli son rôle dans le cas de l’IEP [financement du déménagement]. Je pense qu’on est ici dans l’idée d’amener du plus, du mieux aux étudiants tout en restructurant un réseau de diplômés, ce qui est très intéressant pour l’insertion professionnelle de nos étudiants.

Pourquoi justement axer uniquement cette souscription sur les anciens diplômés ?
On interdit à personne de donner, qu’il soit ou non ancien. Il nous paraissait plus logique de s’adresser d’abord aux diplômés. Mais on ne ferme pas la porte.

Certains étudiants ont interprété la souscription comme un symbole des difficultés financières actuelles que traverse l’IEP. Que leur répondez-vous ?
Cette inquiétude a été alimentée du fait d’un doute sur la destination des fonds récoltés dans le cadre de cette souscription. Le budget est bouclé, l’opération de déménagement sera faite dans tous les cas. La souscription porte uniquement sur l’équipement que l’on va mettre dans ce bâtiment. A l’heure actuelle, nous n’avons pas les moyens de nous équiper à un haut niveau technologique. Nous sommes dans la même situation que toutes les universités françaises. Mais nous, nous essayons de nous en sortir et nous nous donnons les moyens de le faire.