À l’espace EDF Bazacle, la Cinémathèque de Toulouse offre une plongée dans le cinéma des années 60 grâce à une vingtaine d’affiches aux dimensions hors-normes. Réalisées par le peintre André Azaïs, elles ornaient la façade des salles toulousaines et apportent aujourd’hui un témoignage rare de cette grande époque du cinéma.

andre-azais-credit-collecti.jpg

1968, Toulouse : les passants flânent dans la rue Alsace-Lorraine. Au dessus d’eux, le visage immense d’un cosmonaute les contemple. C’est le docteur David Bowman, personnage principal du film de Stanley Kubrick : 2011, l’Odyssée de l’espace. À l’époque, le cinéma Le Royal projette les plus grands succès du moment. Pour attirer les curieux dans les salles obscures, il voit les choses en grand : des affiches de 5 mètres sur 2, peintes à la main pour chaque sortie en salle. On les doit toutes à un seul artiste : André Azaïs. Peau d’âne, de Jacques Demy, Le rideau déchiré d’Alfred Hitchcook… Il met son talent au service du septième art et produit plus d’un millier de ces œuvres entre la fin des années 1960 et le début des années 1970. Pour chacune d’entre elles, il s’appuie sur des photos et des visuels figurant dans le pressbook des films dont il fait la promotion. Résultat : des peintures vivantes, originales et uniques.

Un patrimoine sauvé

À la fin des années 1970, les techniques de la publicité et de la communication évoluent. Les salles s’équipent en écrans et peuvent diffuser plusieurs films en même temps : les projections uniques disparaissent et plusieurs affiches doivent désormais se côtoyer sur la façade des cinémas. En octobre 1977 le principal client d’André Asaïs, Le Royal, annonce sa fermeture. C’est la fin d’une époque et ce patrimoine pourrait bien être perdu pour toujours.

C’est sans compter sur la volonté d’une poignée de cinéphiles. Sur le point de mettre la clé sous la porte, le directeur du Royal invite en effet Raymond Borde, cofondateur de la cinémathèque, à visiter ses locaux. Il lui offre de recueillir ce qui l’intéresse avant que tout ne soit vendu. Le critique toulousain ne se fait pas prier et fouille l’intégralité du lieu. Dans un coin reculé du cinéma, il découvre un amas de rouleaux. Ce sont les affiches d’André Azaïs, stockées là faute de mieux. Elles sont cédées à la Cinémathèque qui va précieusement les conserver pendant quarante ans, jusqu’à aujourd’hui.

À l’occasion du 50eme anniversaire de la Cinémathèque, les affiches sont enfin revenues à leur premier public : les Toulousains.

Exposition « Du cinéma plein les yeux », du 1er février au 27 mars 2014
Espace EDF Bazacle – 11, quai Saint-Pierre 31 000 Toulouse – 05 62 30 16 00
Entrée libre du mardi au dimanche de 11h à 18h