Il y a de quoi être troublé ! Aucune image du retour en France des deux journalistes tués au Mali n’a été rendu publique. Portent-ils donc des chèches et des vêtements « étonnants » sous leur linceul ? Sont-ils prêts à jaillir de leur cercueil, armés jusqu’aux dents, comme un diable sort de sa boîte ? Leur visage est sans doute fermé, leur attitude réservée. Je ne peux comprendre pourquoi Marine Le Pen n’a pas réagi sur une quelconque radio ou chaîne de télé… L’islamisation est en marche !

Comme beaucoup de Français, j’ai de quoi être choqué. Pour ceux qui ont manqué l’actualité des dernières semaines, la présidente du Front National a « dérapé » au micro d’Europe 1, en faisant part de ses soupçons quant à la conversion à l’Islam des quatre otages français. Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand ont passé trois en en détention, enlevés au Niger par des membres d’AQMI. Ils ont été libérés mardi 29 octobre. Le samedi suivant (2 novembre), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, sont enlevés et exécutés au Mali par un groupe armé. Pas un mot de Marine Le Pen sur ces deux derniers. Mais sur les otages libérés, elle a été la victime d’une « maladresse « , alors qu’elle souhait simplement dénoncer une « instrumentalisation » des otages.

Ce dérapage n’en est pas un. En effet, Marine Le Pen ne dénonce pas l’islamisation, elle le met en question. Sur tous ceux qui l’ont entendue, combien se sont alors demandés « Tiens, est-ce que j’ai ressenti un malaise en voyant les quatre hommes sur la piste d’atterrissage ? » ? Et combien encore ont pensé « Ah, je n’y avais pas pensé mais maintenant qu’elle le dit, c’est vrai que j’étais gêné. » ? Plus qu’une maladresse, c’est une stratégie. Alors que les médias s’éloignaient de plus en plus des thématiques chères au FN, y préférant des problématiques économiques et internationales, Marine Le Pen a tenté de relancer le débat sur un terrain plus favorable à son parti. Il est là, le malaise : l’exploitation politicienne et clivante d’un événement qui devrait, au contraire, unir les Français.