« Des centaines de millions d’usagers paralysés ». On pense d’abord à des victimes de tempêtes ou autres cataclysmes. Que nenni. Il s’agit en réalité d’un titre de La République des Pyrénées : « Facebook victime d’un bug mondial : des centaines de millions d’usagers paralysés » Epiphénomène direz-vous. Pourtant, « l’information » a fait réagir l’ensemble des rédactions françaises et internationales qui s’en sont saisies pour faire tourner la machine à clics. « Bug Facebook : vent de panique sur le réseau social » lance le Nouvel Observateur, « Facebook victime d’un bug mondial », assène Les Echos, « Bug Facebook : c’est quoi le Facebook down » s’inquiète Métronews.

A bien des égards, cette « information » peut paraître anecdotique. Là où le bât blesse, c’est cette détermination à vouloir faire d’une quasi non-information, une véritable nouvelle dans l’optique d’augmenter le nombre de pages vues – ce qui, bien évidemment, est déterminant pour capter de nouveaux annonceurs. Triste système…

Mais, au-delà ce que révèle l’attention médiatique portée à cette panne de 2h du plus important réseau social est la place désormais accordée à Facebook dans nos vies – et surtout dans celle des community manageurs. Le buzz démontre une forme d’hyperconnexion, à son comble, dont nous ne pouvons plus nous défaire sous peine de manquer quelque chose : c’est le syndrome du Fomo ou « Fear of Missing out ». A tel point qu’une panne de Facebook entraîne une panique générale notamment parmi les acteurs du web, et les médias en premier lieu : comme si le monde s’écroulait.

Pourtant, le lendemain, une fois le bug réparé, c’est comme si l’affaire était tombée dans les oubliettes des internets, et l’actu la plus chaude reprenait ses droits. Une démonstration supplémentaire que la course à l’info – inutile – est toujours plus vive. On n’arrête pas le progrès !