Le Parlement européen vient de trancher : les cigarettes électroniques resteront en vente libre. Une majorité des députés s’est prononcée contre un amendement visant à donner le statut de médicament à ce type de cigarettes pour en limiter la diffusion. L’e-cigarette n’est pas assimilée à un médicament, mais reste considérée comme un dérivé du tabac, avec les normes en vigueur qui s’y rattachent (pas de vente aux mineurs, pas de publicité, publier la liste des produits les composant…).

Les eurodéputés ont également décidé d’interdire l’utilisation d’arômes dans le tabac (comme le menthol), et d’obliger les fabricants à couvrir 65% des paquets d’avertissements anti-tabac et d’images chocs pour pousser les fumeurs à arrêter. Ou à fermer les yeux quand ils prennent une cigarette… La lutte anti-tabac continue, les prix augmentent et l’État est mal parti pour s’arrêter en si bon chemin. Il faut dire qu’à force de taxes, on finira par croire que nos instances dirigeantes ont tout intérêt à ce que les fumeurs continuent à se ruiner la santé.

Le débat fait rage, la chasse aux fumeurs se poursuit, et la cigarette électronique constitue une nouvelle cible parfaite. Sous une apparence classe et moderne, elle est fourbe cette nouvelle venue dans le paysage des tabagistes. On peut fumer (ou plutôt “vapoter”) où on veut, quand on veut, sans odeur. Le bonheur de tout bon accro qui se respecte. Bon, la nicotine est toujours là, on est encore dépendant, et les particules rejetées sont également cancérigènes. Mais on ne peut pas tout avoir !

Il est loin le temps où il était possible de prendre un café au chaud en plein hiver, une cigarette au bec, en lisant son journal. Maintenant, les parias du tabac doivent s’entasser dehors, au risque de s’enrhumer en entraînant de nouveaux frais de sécu (ils ne sont plus à ça près). D’accord, ça créé du lien, on se sent tout de suite plus proche des autres futurs cancéreux. Mais la démarche actuelle, au nom de la santé publique, consiste de plus en plus à marginaliser les fumeurs en leur reprochant leur manque de volonté et leur faiblesse morale. Il y a quand même 16 millions de faibles en France…
On peut créer des substituts électroniques en faisant croire qu’ils aideront à arrêter de fumer, augmenter les prix en prétendant que ça pousse les gens à réduire leur consommation (ou à s’appauvrir), coller des images “gores” aux paquets… la cigarette reste et son business se porte à merveille. On reparlera de la volonté des fumeurs quand l’État se sera décidé à rembourser le sevrage tabagique, à prendre en charge en tant que malades les fumeurs qui souhaitent arrêter plutôt que les pointer du doigt. Mais en pleine période de coupes budgétaires, c’est mal parti. Le tabac et la e-cigarette ont encore de beaux jours devant eux !