Le futur Institut d’études politiques de Toulouse hébergera ses étudiants au Bazacle, au bord de la Garonne. Il faudra pour cela attendre la rentrée 2015, si rien ne vient retarder les travaux. « Univers-Cités » fait le point sur l’évolution du projet.

Des voisins inquiets

A l’annonce du déplacement de Sciences Po sur les berges du canal de Brienne, les habitants d’une résidence voisine se sont insurgés. Le principal point de friction : l’aménagement des nouveaux locaux à partir de l’actuel bâtiment EDF, qui serait surélevé, à quelques mètres de leurs fenêtres. Craignant que, d’ici septembre 2015, un bâtiment de 25 mètres de haut leur gâche la vue, les riverains se sont constitués en association « Pour la Sauvegarde du quai Saint-Pierre ».

Les négociations avec eux se sont avérées compliquées. Après plusieurs réunions au cours de l’été, le projet a été « retouché ». Son évolution est principalement esthétique : la façade a été revue et un demi-étage, figurant sur le plan initial, a été supprimé. « Nous avons rationalisé l’espace » annonce Philippe Raimbault, « la surface perdue est récupérée par le réaménagement des locaux ». Que les étudiants ne s’inquiètent pas, il y aura bien un parking à vélo. Le permis de construire définitif sera déposé fin octobre. Il faudra attendre au moins quatre mois avant de recevoir l’accord de la commission.

Quid des locaux actuels ?

Tout le monde, étudiants et personnels, a remarqué le changement survenu dans les locaux durant l’été. Les rampes d’escaliers ont été renouvelées, des portes anti-feu installées… Le bâtiment ressort changé de cette remise aux normes. Les travaux ne sont pourtant pas terminés : la bibliothèque et de la reprographie seront fermées pour cause de rénovation. Le directeur de l’IEP confirme : « Ces travaux vont durer environ une semaine, vers les vacances de la Toussaint. Nous ferons en sorte que cela perturbe les cours le moins possible ».

Après le déménagement de Sciences Po à l’horizon 2015, les anciens locaux seront vendus. Ils seront éventuellement convertis en logements étudiants. En effet, ils ne pourront plus être utilisés pour l’enseignement ou la recherche. La vente servira à financer en partie le projet de nouvel IEP.

Le futur Science Po Toulouse

Le futur Sciences Po occupé

Mercredi 11 septembre, des militants du collectif SDF, du DAL et du GPS ont investi le 10, quai Saint-Pierre pour reloger des familles à la rue. A cette adresse, le futur Sciences Po. Les militants ne souhaitent pas gêner le projet et prévoient de quitter les locaux lorsque les travaux débuteront. Cependant, l’Établissement Public Foncier Local (EPFL), organisme de Toulouse Métropole, qui est propriétaire du bâtiment, a émis une demande d’expulsion auprès de la préfecture. Le prétexte : le tournage d’un film sur Jean-Jaurès a eu lieu la première semaine d’octobre. Paradoxal, quand on connait l’engagement social du fondateur du journal L’Humanité. Mais une expulsion prend du temps et les actuels locataires sont assurés de pouvoir rester dans l’ancien espace EDF jusqu’à la fin de l’hiver.