Du 27 septembre au 13 octobre, La Novela, organisée conjointement par Toulouse Métropole et l’Université de Toulouse, en collaboration avec plus de 200 partenaires, invite les Toulousains à faire connaissance autour des savoirs. A l’occasion de cette cinquième édition du festival, « Univers-Cités » a rencontré son directeur, Daniel Borderies.

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Univers-Cités : Comment est née La Novela ?

Daniel Borderies : Le festival est le fruit d’une des propositions du programme de campagne de Pierre Cohen en 2008, qui évoquait la mise en œuvre d’une « semaine internationale de l’innovation ». Avec Catherine Guien, adjointe en charge de la culture scientifique à la Mairie de Toulouse, nous avons réfléchi à la question et mis en place, il y a cinq ans, le festival des savoirs partagés, désormais baptisé « La Novela, fête connaissance ». L’objectif de cette opération est de faire connaître aux Toulousains la richesse insoupçonnée des universités, qui jouent un rôle considérable dans notre ville : avec plus de 100 000 étudiants et un actif sur cinq lié de près ou de loin à la production des savoirs, Toulouse est en effet une véritable métropole de la connaissance.

Quels sont le concept et l’objectif du festival ?

Le seul moyen efficace de partager les savoirs est de développer les relations entre public et chercheurs. Pour cela, il faut aller contre la tendance naturelle qui consiste à se replier sur soi-même : le fondement de La Novela repose donc sur des rencontres qui permettent aux participants d’appréhender le contenu des travaux universitaires. Transformés en « colporteurs des savoirs », les chercheurs se promènent avec un petit groupe et discutent de leurs thèmes d’études. Le but n’est aucunement de proposer des colloques universitaires, mais bien de donner à l’autre la possibilité de comprendre. La Novela est ainsi une sorte de synthèse entre le « gai savoir » rabelaisien et la volonté de créer du lien entre les Toulousains.

Quelles sont les nouveautés cette année ?

Certains activités ont bien évidemment été reconduites d’une année sur l’autre, comme les soirées en plein air, le chapitre sur le numérique, et le dimanche au bord du lac de La Reynerie, qui a eu lieu cette année le 29 septembre. En revanche, c’est la première année que le cœur du festival se tient dans les jardins du Grand-Rond, le long des allées Jules-Guesde. Des rencontres, des cafés-débats, des enregistrements radio, des séances cinéma ou encore des concerts sont proposées dans le Village du quai, qui accueille également un restaurant.

Qui sont les invités de cette cinquième Novela ?

La plupart d’entre eux entretiennent des rapports plus ou moins étroits avec les universitaires toulousains. Parmi quelques-unes des figures importantes de cette nouvelle édition, le poète américain Jérôme Rothenberg, auteur de l’anthologie Les Techniciens du sacré, sera présent à la Cave Poésie le 7 octobre. Le journaliste britannique de The Economist, Oliver Morton, l’intellectuel australien Clive Hamilton ou encore l’écrivain américain Richard Powers, sont pour leur part invités à échanger le 9 octobre prochain, avec d’autres intellectuels et artistes, sur la situation écologique actuelle, dans le cadre du projet « Passions Gaïa » lancé par Bruno Latour.

Les arts occupent une place importante au cours de la quinzaine : pourquoi ?

Parce qu’il fait plus appel à l’affect qu’à la raison, l’art, ou, du moins, un certain type d’art, permet de sensibiliser à des enjeux propres à la société actuelle. Il offre la possibilité de faire passer des messages pour alerter sur les citoyens sur certaines situations. Cette appropriation sensible du politique peut donc induire des questionnements chez les spectateurs, et c’est cet aspect de l’art que nous aimons mettre en valeur dans La Novela.

Avec plus de 190 pages d’activités réparties sur quinze jours, le programme est disponible sur le site www.lanovela.fr.