A l’occasion de la venue de Jean-Luc Mélenchon au 50ème congrès de la CGT à Toulouse, le Parti de gauche 31 organisait une conférence sur l’écosocialisme lundi 18 mars salle Osète. Une rencontre aux allures de meeting politique menée par le leader charismatique du Front de gauche, en perpétuelle campagne. Ambiance.

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Une salle comble. Militants du Parti de gauche, sympathisants ou simples curieux, la conférence sur l’écosocialisme organisée par la section locale du parti de gauche en Haute-Garonne semble être un succès pour les organisateurs : 400 personnes pour une capacité de 200 places. Vedette de la soirée : Jean-Luc Mélenchon, quatrième homme du premier tour de la présidentielle en avril 2012. A ses côtés, Nicole Frechou, conseillère régionale Midi-Pyrénées et Jean-Christophe Sellin, conseiller municipal de la ville de Toulouse pour le Parti de gauche, ainsi que Myriam Martin, porte-parole nationale de la Gauche anticapitaliste. Aux abonnés absents ce soir, les représentants du Parti communiste français (PCF).

L’ambiance est détendue, bon enfant. Jean-Luc Mélenchon doit se présenter à la tribune à 20h tapantes. Après un mini-concert durant lequel l’audience composée en majorité d’étudiants, de retraités, de syndicalistes ou de militants du parti n’est pas vraiment à l’écoute, l’ancien ministre de l’Enseignement professionnel sous le gouvernement Jospin donne rapidement le ton de cette rencontre : « Je vous préviens, c’est long et c’est chiant » – rires dans l’assemblée.

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Manifeste pour l’écosocialisme

C’est que le propos du jour se veut idéologique. Poser les fondements d’un projet politique qui sublime à la fois le socialisme et l’écologie politique : un manifeste pour l’écosocialisme, soit « une réponse concrète à des questions concrètes » selon les mots du président du Parti de gauche. Deux heures durant, la salle est attentive. Jean-Luc Mélenchon établit une série de constats et ce qui peut paraître comme la continuité du programme du Front de Gauche. Un appel à la révolution citoyenne en marche selon lui dans le contexte de crise européenne : « Nous ne retrouverons plus jamais l’ordre ancien, dont l’ordre capitaliste ».

Cette rencontre, qui est loin d’être anodine, s’inscrit dans une série de conférences du Parti de gauche qui depuis quelques mois aligne les rencontres politiques avec notamment les Assises nationales de l’écosocialisme annoncées à Toulouse pour le 25 mai. Une allure de campagne qui n’est pas sans rappeler l’approche des municipales en 2014. A ce sujet, le leader du Front de gauche est catégorique quant à la stratégie à adopter pour son mouvement : « Ensuite il y a la question des municipales, bien sûr être autonome, bien sûr ne pas être mélangé ».

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Par curiosité ou par militantisme

Dans la salle, beaucoup sont ici par conviction ou par affiliation au Parti de gauche comme Yvan Delair, ce jeune de 19 ans qui milite depuis un an: « Pourquoi je suis là ? Parce que je suis militant Parti de gauche et parce que ça fait longtemps que je suis un convaincu. (…) On pourra pas avancer en pourrissant la planète, c’est sûr. ». Pour Bernard Soulat, retraité et ancien brancardier hospitalier au CHU de Toulouse, simple sympathisant, même constat. « Moi, je suis venu parce que j’ai fait la campagne municipale, j’ai entendu les discours, j’ai voté Front de gauche. Je vois pas autre chose qui puisse ramener les citoyens un peu dans l’humain. ». A tel point qu’il pense même devenir militant d’ici peu.

Des curieux venus nombreux, beaucoup semblent plus réservés sur l’écosocialisme et le propos de Jean-Luc Mélenchon. Jérémie Jeager, étudiant en deuxième année à Sciences Po Toulouse et président d’une association écologiste, par exemple, n’y trouve absolument pas son compte : « J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup plus de populisme, de decorum marxiste que de propositions écologiques qui tiennent la route. Il a dû passer en tout et pour tout dix minutes à parler d’écologie ». Et d’ajouter : « mais je trouve ça intéressant d’aller voir au-delà de ses propres idées pour son ouverture d’esprit. ». A gauche, comme à droite, l’écologie politique fait toujours autant débat.

Photos © Florian Bardou.