« La boxe thaï est un art martial ouvert à tous et à toutes » insiste Rachid Zeryouh, responsable du Club boxing factory à Colomiers. Si le muay thaï, de son vrai nom, attire toujours plus de monde, les femmes restent cependant minoritaires dans ce sport de combat. Rencontre avec ces boxeuses averties et leurs entraîneurs.

A peine arrivées, les boxeuses du Royal Naresuan Boxing attrapent une corde et l’échauffement commence. Les vitres se recouvrent de buée tandis qu’elles enchaînent abdominaux et fessiers. La séance se poursuit, les poings levés, elles apprennent les techniques de cet art martial où toutes les parties du corps sont sollicitées. Ce n’est qu’après deux heures d’entraînement intensif qu’elles retirent enfin leurs gants de boxe et soufflent un peu.

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« Je suis super sereine, vidée, je n’ai pas envie de fumer ni de boire, je n’ai qu’une envie, c’est d’aller au lit ! », lance Nayla qui fait de la boxe dans ce club depuis septembre. Gaëlle enchaîne : « Après une séance je me sens plus en forme, ça recharge mes batteries« . Souvent lassées par les clubs de gym mais soucieuses de leur ligne, la boxe représente pour elles un véritable défouloir où les petits soucis du quotidien s’effacent pour laisser place à la persévérance, l’humilité et la maîtrise de soi. Pourtant, elles sont encore peu nombreuses à pratiquer ce sport. Sur les 289 adhérents du club, seulement 39 sont des femmes.

Eric Renamy, entraîneur et président du Thaï Boxing Club de Toulouse où seulement une dizaine de filles s’entraînent régulièrement, confirme : « Il y a actuellement un intérêt pour la boxe féminine, c’est une bonne chose, mais ce sport reste très masculin et surtout très dur dans sa pratique« .

La boxe thaï, un sport violent ? Paroles d’entraîneur

De la violence , il y en a, comme dans tout sport de combat. Cependant, elle est maîtrisée et c’est ce qui fait toute la différence, explique Gafary Bassouri, entraîneur des boxeuses du Royal Naresuan Boxing. « On se prépare à recevoir des coups et puis si on regarde de plus près les statistiques des assurances, il y a plus de blessés au foot qu’à la boxe et au moins, nous, on respecte les arbitres !« . Car il ne faut pas oublier que derrière le muay thaï, c’est toute une tradition qui perdure depuis sa création au XVe siècle au sein de l’armée thaïlandaise. Aujourd’hui reconnue comme sport de compétition, cette boxe de catégorie « pieds-poings » se différencie par tout un rituel, accompagné de musiques traditionnelles thaïlandaises, que les entraîneurs souhaitent transmettre aux boxeurs et boxeuses.

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Des femmes qui n’hésitent d’ailleurs pas à se retrouver face à des hommes lors des entraînements malgré quelques appréhensions : « J’avais un peu peur de me retrouver au milieu de tous ces hommes, mais en fait ça me motive encore plus« , s’enthousiasme Florence qui vient de se joindre au groupe. Et pour celles dont le but est d’apprendre à se défendre contre de potentiels agresseurs, Rachid Zeryouh du Boxing factory, leur conseille plutôt d’acheter une bombe lacrymogène. « J’essaie de leur expliquer que le sport et ce qui se passe dans la rue c’est complètement différent« , ajoute-t-il. Lucie, quant à elle, n’oublie pas de revenir sur les clichés en rangeant ses affaires : « Arrêtez de croire que les filles qui font de la boxe ne sont que des garçons manqués ou des lesbiennes, je suis très féminine« . En quelques sortes une manière de concilier art de vivre et art martial. Alors, à vos gants de boxe mesdames !

Pour plus d’informations :

Royal Naresuan Boxing
06.35.39.95.55 – 20 Rue Adolphe Coll – 31300 Toulouse

Boxing Factory
06.84.28.13.80 – 15 bis, Chemin des Sevennes – 31770 Colomiers

Thaï Boxing Club
06.84.28.13.80 – C.O.S.E.C de Rangueil Chemin du canal – 31400 Toulouse