Que sont devenus les anciens étudiants de l’IEP ? Quel avenir après Sciences-Po Toulouse? Voilà des questions qui reviennent souvent chez les étudiants alors que les perspectives professionnelles semblent plutôt moroses. Cette semaine, Univers-Cités est allé à la rencontre de Pierre Grange, diplomé de l’IEP en 2004 et aujourd’hui journaliste pour TF1 à Washington.

Univers-cités : Pouvez-vous décrire votre votre scolarité ?

Pierre Grange : J’ai un parcours assez atypique. J’ai commencé par l’École de Journalisme à Bordeaux, qui s’appelle aujourd’hui l’IJBA (l’Institut de Journalisme de Bordeaux Aquitaine), mais qui à l’époque était un IUT. J’ai ensuite été pigiste pour TF1, avant de rentrer à l’IEP de Toulouse en seconde année. J’ai alors fait ma troisième année de mobilité à TF1. À la fin de mes études, c’est TF1 qui m’a contacté pour travailler avec eux.

Quel souvenir gardez-vous de l’IEP, et que pensez-vous de sa formation ?

Je me suis bien marré. Du fait de mon parcours un peu atypique, j’y suis allé surtout pour l’ouverture, la culture générale.

En quoi cela vous a aidé par la suite ?

C’est assez dur à expliquer. C’est une sorte d’aide indirecte. En fait, c’est ça, je n’ai rien appris qui m’ait aidé directement dans mon travail. Ce que la formation de l’IEP m’a apporté, c’est du recul sur mon travail, c’est un état d’esprit. Je suis revenu avec un autre œil.

Pouvez-vous nous décrire une journée type de votre travail pour TF1?

C’est le travail type qui n’a pas de journée type. En plus je travaille pour TF1, mais aussi pour LCI, ce qui varie encore plus mon quotidien. Il y a des jours où je ne fais rien, et j’en profite pour développer des projets futurs, des idées personnelles. Et des jours où je travaille quinze heures, je suis sur le qui-vive, et je ne dors pas beaucoup. Ça change tout le temps, c’est ça qui me plait.

Le travail de journaliste est-il différent à Washington?

Oui, et surtout parce que TF1 n’est pas regardé ici. En France, quand on arrive avec les caméras de TF1, les gens réagissent différemment, ils viennent voir ce qu’il se passe, les grand-mères descendent, les ministres sortent. Ça change tout. Ici, personne ne nous connaît, c’est comme si on était une télé ouzbèque. Et sur certains niveaux, c’est difficile. Les gens nous attendent moins, sont peut-être plus naturels. Mais d’un autre coté, on a moins de portes ouvertes. C’est donc plus difficile pour enquêter, aller voir les politiques, pénétrer dans les lieux que l’on veut…

Propos recueillis par Ulysse Gry et Mathieu Abadon