Soixante-dix ans, déjà. C’est en février 1939 que l’exil des Républicains espagnols a commencé (la « Retirada »). Des centaines de milliers traversent les Pyrénées pour fuir la répression franquiste, suite à leur défaite après trois ans de guerre civile. Plus de 15 000 Espagnols s’installèrent à Toulouse.

En février à Toulouse, l’association IRIS (Itinéraires Recherches Initiatives du Sud) a fait revivre cette période, en organisant une semaine de conférences, de spectacles et de concerts s’intitulant Traces et Empreintes des Républicains espagnols à Toulouse.

Cette semaine a été émouvante et pour rendre hommage à cette histoire, Univers-Cités a rencontré Progreso Marin, président de l’association IRIS, et fils d’une syndicaliste anarchiste espagnole. En premier lieu, celui-ci parle d’une révolution oubliée, dont sa mère a été actrice. Il s’agit de la révolution des syndicalistes libertaires. Suite à l’instauration de la République, des collectivisations d’usines et de terres ont eu lieu dans plusieurs régions espagnoles avec comme mot d’ordre l’auto-gestion. C’était en 1936, avant le putch militaire du général Franco.

Ecoutons les explications de Progreso Marin, illustrées d’extraits de chansons des Républicains du CD El Comunero, de Thomas Jimenez :

La_revolution_espagnole_oubliee.mp3

Progeso Marin, également écrivain, retrace cette mémoire transmise par sa mère à travers Dolores, une vie pour la liberté (éditions Loubatières, 2004).

De nombreux Républicains furent tués, emprisonnés, persécutés. Après soixante-dix ans, les plaies sont encore douloureuses et leurs héritiers luttent pour l’émergence d’un réel travail de mémoire afin que justice soit rendue ; mais les difficultés à faire surgir la vérité demeurent. Ecoutons Progreso Marin nous en parler :

devoir_de_memoire.mp3

Le dernier livre de Progreso Marin constitue un hommage aux Républicains espagnols à travers leurs histoires : Exilés Espagnols, mémoire à vif (Nouvelles éditions Loubatières, mai 2008). Lorsque Progreso Marin avait 30 ans, sa mère disait: »Mon fils, l’histoire de l’Espagne, il s’en fout« . Il nous offre à travers ses livres et son témoignage, une belle preuve du contraire.