En visite à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse le 6 février dernier, Martin Hirsch est revenu sur sa nouvelle fonction de haut-commissaire à la Jeunesse et a posé les bases de sa politique future.

Hirsch_11.jpgLe revenu de solidarité active (RSA) en passe d’être généralisé, un autre défi attend désormais Martin Hirsch : lutter contre la pauvreté des moins de 25 ans, jusqu’ici exclus du dispositif. Or, 20% des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté. 160 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification. D’où la nécessité pour le haut-commissaire de « faire quelque chose » via des programmes expérimentaux.

Parviendra-t-il à insuffler une nouvelle politique de la Jeunesse ? Les budgets alloués seront-ils à la hauteur de ses ambitions ? Un fonds d’expérimentation pour les jeunes, doté de 150 millions d’euros a finalement été créé par la loi du 1er décembre 2008, la même qui a généralisé le RSA.

Une priorité : dialoguer avec la jeunesse

Le Haut-commissaire à la jeunesse était de passage à l'Institut d'Etudes Politiques de Toulouse le vendredi 6 févrierLa première étape pour Martin Hirsch sera de dialoguer avec les jeunes. «Au lieu d’arriver en annonçant une mesure, on va discuter avec eux, pour voir si on est d’accord sur ce qui va bien, ce qui ne va pas». Une démarche indispensable selon lui, afin de ne pas reproduire les erreurs passées : «Il y a plein de fois où on a dit aux jeunes qu’on allait faire des trucs super pour eux. Il y a eu le CIP (Contrat d’Insertion Professionnelle), le CPE (Contrat Première Embauche)… Puis ensuite on s’est étonné en disant : les jeunes sont contre».

Réforme du service civique volontaire

Une des missions qui incombent au haut commissaire sera de développer un véritable service civique sur la base du volontariat. Sur la scène du théâtre des Nouveautés à Paris le mercredi 4 février, il avait promis de concrétiser ce projet, et ce devant 600 jeunes engagés dans le milieu associatif. Il s’agit d’améliorer le principe déjà existant du service civil volontaire, qui permet aux 18-25 ans de travailler au sein d’associations pendant six à douze mois, en échange d’une rémunération allant de 600 à 650 euros par mois.

Une action concertée

Martin Hirsch affirme pourtant ne pas vouloir agir «mesure par mesure», une méthode qu’il juge inefficace concernant «les questions de la Jeunesse». Le haut-commissaire fera-t-il mieux que son prédécesseur Bernard Laporte ? Les problèmes rencontrés par la jeunesse sont multiples : emploi, logement, formation, santé… Ce qui laisse penser que seule une action concertée entre les différents ministères pourra porter ses fruits.

A ceux qui verraient une contradiction entre ses activités passées au sein d’Emmaüs et sa place dans un gouvernement de droite, il répond enfin : « Je n’ai pas changé d’idéal, je n’ai pas changé de convictions. On essaie de les faire avancer ».

Audrey Minart
et Lise Monteillet

Dates-clés de Martin Hirsch

6 décembre 1963 : Naissance à Suresnes (Hauts-de-Seine)

1983 : Entrée à l’Ecole Normale supérieure, études en biologie DEA de neurobiologie et maîtrise de biochimie

1988 : Entrée à l’Ecole Nationale d’Administration

1990 – 1997 : enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

1994 : Enseignant à l’ENA

1995 – 2002 : Président de l’Union centrale des communautés Emmaüs

1997 : Directeur du cabinet de Bernard Kouchner au secrétariat d’État à la Santé et à l’Action sociale, et conseiller chargé de la santé au cabinet de Martine Aubry au ministère de l’Emploi et de la Solidarité.

2002 – 2007 : Président d’Emmaüs France, succède à l’abbé Pierre

2006 : Conseiller d’Etat

2006 – 2007 : Président de l’Agence nouvelle des Solidarités actives

Depuis 2007 : Haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté

Depuis janvier 2009 : Haut-commissaire à la Jeunesse