« La culture, tout le monde y a sa place ». Le slogan est accrocheur, pourtant la mobilisation des habitants est plutôt faible lors de ces Tables rondes de la culture. « Cela fait désormais six mois que le projet est lancé et l’on se rend compte qu’il y a un essoufflement autour des Assises de la culture », précise Clémentine Lerévérend, chargée de mission culturelle pour la mairie de Toulouse.
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Destinées à amener la culture dans les quartiers, ces Tables rondes se distinguent ainsi des Lundis de la culture où les acteurs étaient directement touchés par le sujet, faisant partie du milieu. « Le but ici est de toucher les habitants, qu’ils pointent du doigt les maux, mais qu’ils proposent aussi des remèdes. En général ce sont tout de même des gens intéressés, maniant l’offre culturelle, mais il y a aussi quelques habitants », explique-t-elle.

Ces Tables rondes autour de la culture permettent ainsi, quartier par quartier, de proposer aux élus locaux des pistes de réflexion, avec pour finalité la rédaction du nouveau projet culturel à paraître pour la fin de l’année. Au-delà des points particuliers relevés par les participants, l’intérêt collectif semble primer, chacun ayant remarqué que le plus gros problème était que le système ne fonctionne qu’entre quartiers. « Toulouse est un gros village avec un cœur historique, mais il y a un manque de circulation entre les secteurs, et certains quartiers sont très mal desservis par les transports », explique Carine, habitant de Borderouge. « Le nord a été oublié, pourtant sa population augmente à grand vitesse. Il est urgent de penser à toute l’agglomération », surenchérit Marcel Martin, président du comité de quartier des Sept Deniers.

L’impérieuse nécessité d’une politique cohérente

« Il faut donner une direction forte à la culture, donner un signe fort », continue-t-il. Pour autant, tous semblent conscients que les besoins individuels ne doivent pas nuire au tout, et qu’il est nécessaire de ne pas s’éparpiller tant sur le plan des projets que sur le plan financier. « Il ne faut pas confondre besoin de proximité et besoin de cohérence ». explique Pierre Fourastié, membre du comité de quartier de Lalande.

biblio.jpg Cette nécessité de proximité a pour ce dernier une conséquence importante. « Il faut faire attention à l’élitisme, la municipalité se doit d’offrir avant tout des politiques culturelles populaires » conclut-t-il. Cette idée semble faire l’unanimité dans la salle, les différents acteurs étant tous conscients que l’adhésion des gens au niveau de la culture est de plus en plus faible. « Il faut faire sortir les gens de chez eux, les attirer dehors, dans les salles de spectacle », estime Aya, habitante des Minimes. « Depuis l’arrivée de la télévision les gens ont pris la position assise pour ne plus la quitter. Ce phénomène s’est encore amplifié avec les nouvelles technologies et leurs effets sur la jeunesse actuelle », conclut-t-elle.

Ces tables rondes font ainsi l’unanimité auprès des premiers acteurs de la culture dans les quartiers. Tous ont saisi l’importance de faire de la culture un axe fort de la politique. Des bibliothèques aux salles de spectacle en passant par la télévision sur internet ou les centres culturels, tous les éléments de cette culture ont été envisagés. La municipalité a désormais les cartes en main ; verdict à la fin de l’année.