Lunettes funky, chaussures en cuir, accessoires rétros,…depuis déjà une vingtaine d’années, la presse parle de la mode vintage ! Et elle en parle tellement mal qu’on a l’impression qu’il ne s’agit que d’un phénomène réservé à quelques bobos chics de la capitale !

Rendons à César, ce qui est à César

Le terme anglais « vintage » est d’origine française. Cet anglicisme viendrait selon certains du mot « vendange » ou en encore de l’expression « Vingt ans d’âge ». Quoi qu’il en soit le terme est une appellation qui caractérise un vin ou un spiritueux de plus de 20 ans, souvent gage de qualité.
_ Dans les années 90, le terme a fait son chemin dans le domaine de la mode : il désigne l’art de porter des vêtements ou des accessoires de luxe des années 60 ou 70 tout en ne passant pas pour un ringard ou une ringarde !

IMG_3741.jpg

Le Vintage, la fascination de l’authenticité

Dans les ruelles toulousaines près du quartier de la Daurade, l’amoureux du vintage peut passer une journée à dénicher de véritables accessoires et vêtements d’époque. Hervé Langelotti a créé il y a une vingtaine d’années une boutique incontournable en la matière : Chez Groucho.
_ À la base, Hervé Langelotti était électrotechnicien. Il a appris son métier sur le tas en faisant les marchés pendant quelques années, il s’est ensuite lancé. Travaillant 7 jours sur 7, ce passionné parcourt la France à la recherche de pièces authentiques : « Ce qui m’intéresse c’est la sociologie, l’ethnologie du vêtement, je me nourris de ça », affirme-t-il. Dans son atelier, avec quatre employés, Hervé Langelotti nettoie et restaure les pièces. Ce dénicheur infatigable qui va de friperies en brocantes se fiche pas mal des modes et des tendances, il prend ce qui lui plait et les clients sont fidèles. Loin des clichés du chiffonnier provincial ou du branchouille parisien, il peut se targuer de vendre des pièces à New York, Paris et Tokyo !

Simple effet de mode ?

Depuis 20 ans, cette tendance « vintage » ne fléchit pas. Elle a même réussi à imposer ses codes aux magasins de vêtements actuels qui regorgent de lunettes aux montures énormes, de vestes en velours côtelé ou encore de bottes en fourrure. Faire du nouveau avec du vieux, trouver son propre style dans ce monde qui n’offre plus que des articles standardisés pour la commercialisation, c’est le principal désir des amateurs de vintage. Cette tendance leur permet de renouer avec le passé, les origines, la saveur des choses, de retrouver ce lien que la société de consommation tend à vouloir effacer.