Mercredi 5 février, le cinéma Utopia de Borderouge propose un café poly suivi d’une projection du film Lutine, en présence de sa réalisatrice Isabelle Broué. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur le polyamour.

S’il y a bien une chose à laquelle Isabelle Broué tient, c’est à la précision des mots. « Dans « polyamour », on entend beaucoup le mot « amour », comme s’il n’était question que d’amour romantique, mais c’est beaucoup plus vaste ». Pour la réalisatrice qui préfère les termes de polyamorie ou de lutinage, c’est plutôt « la possibilité de relations plurielles, qu’elles soient amoureuses, sexuelles ou non ». Ces relations étant basées sur le consentement de chacun. « Par exemple, une femme qui trompe son mari n’est pas poly, elle est simplement adultère », précise-t-elle en rigolant.

La polyamorie, c’est avant tout une question de bienveillance et d’éthique. Une éthique qui passe aussi par le respect de l’autre, et de soi, et qui questionne la liberté de l’individu au sein d’une relation monogame. « Dans certains couples, on peut coucher avec quelqu’un d’autre mais il ne faut pas avoir de sentiments. Dans d’autres, même danser le tango avec une inconnue est interdit. On accepte ça, alors qu’on n’accepterait jamais que notre conjointe nous interdise une tenue ou une sortie entre amis. Cela pose la question de : pourquoi ce qui paraît délirant pour tout ce qui n’est pas de l’ordre de l’affectif devient normal dans l’affectif », détaille-t-elle. « C’est moi, c’est mon corps ! »

Découvrir le polyamour autour d’un café

C’est en 2009 que la réalisatrice découvre le polyamour, via un ami. « Je venais de me séparer, j’avais vécu en couple pendant 23 ans, je ne voulais plus me retrouver coincée ». Une expérience de la liberté qu’elle partage depuis plusieurs années à l’occasion d’ateliers et d’événements comme le café poly prévu à Toulouse. « C’est un cercle de parole ouvert, tolérant et bienveillant. Je ne suis pas une sachante, j’ai juste un peu plus d’expérience dans la polyamorie, donc j’offre un espace où l’on peut raconter, poser des questions ». Un café ouvert « aux poly, pas poly, curieux, ou réfractaires », pour parler lutinage sans jugement, mais aussi apprendre à accueillir la jalousie, éduquer aux émotions et à la communication non violente.

Une découverte du polyamour qui passera aussi par la projection de Lutine, son long métrage, mercredi 5 février à Toulouse. Un film sorti en avril 2018 qui retrace le parcours d’une réalisatrice qui décide de tourner un documentaire sur le polyamour. Une histoire multi-niveau. « Lutine, c’est une autofiction qui mêle 75 % de comédie et 25 % de documentaire ». Une façon d’aborder le lutinage en toute légèreté, pour les curieux ou les poly convaincus.

 

 

Café-poly à 18 heures à l’Utopia Borderouge, suivi du ciné-rencontre à 20 heures, mercredi 5 février. Plus d’informations sur l’événement Facebook,  le site du film ou le blog d’Isabelle Broué.