La semaine dernière avait lieu la semaine franco-allemande, célébrant l’amitié entre l’Allemagne et la France. Cette année, elle prenait une saveur toute particulière, puisque l’on célébrait les 55 ans du Traité de l’Elysée, mais aussi les 55 ans du séminaire de Fischbachau. Pour l’occasion, un groupe de 27 étudiants français et allemands, dont 3 étudiantes de l’IEP de Toulouse, a été sélectionné afin de participer à Munich, du 23 au 26 janvier, à un atelier sur la nécessité d’un Traité de l’Elysée 2.0.

L’amitié franco-allemande telle que nous la connaissons, relève d’un processus concrétisé par le Traité de l’Elysée le 22 janvier 1963 avec la volonté de deux hommes : le Président De Gaulle et le Chancelier Adenauer. Ce texte institutionnalise les jumelages, créé l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) et instaure des rencontres régulières entre les chefs d’Etat mais aussi les ministres des Affaires étrangères.

En 1968 est aussi créé le séminaire franco-bavarois de Fischbachau, qui rassemble tous les ans en Bavière une centaine de hauts fonctionnaires. Durant ce séminaire, les invités assistent à des conférences présentées par des universitaires, des politiques et experts français. Cette année, les thèmes de l’euro et de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, des relations culturelles franco-allemandes ou encore de la politique française ont été abordés.

Pour fêter ce 50ème séminaire de Fischbachau, 27 étudiants français et allemands en master et doctorat, dont trois étudiantes de l’IEP de Toulouse (Claire-Lise Speisser, Anaïs Ros et Lucie Lespinasse), ont été sélectionnés pour participer à un atelier à Munich en parallèle du séminaire de Fischbachau. Le groupe choisi par le Centre de coopération universitaire franco-bavarois et l’OFAJ a déjà largement profité de cette relation préférentielle entre les deux pays : doubles diplômes, jumelages, Erasmus, …

Les étudiants étaient invités à réfléchir sur la résolution prise par Emmanuel Macron et Angela Merkel, ainsi que par l’Assemblée Nationale et le Bundestag, le 22 janvier 2018, consistant à réformer le Traité de l’Elysée. Au cours des discussions, quelques questions ont été soulevées : quel avenir pour les relations franco-allemandes ? Pourquoi la proposition d’Emmanuel Macron pour la rédaction d’un nouveau Traité de l’Elysée ? Comment approfondir l’amitié entre les deux pays voisins, sans laisser de côté ou froisser les autres pays de l’Union Européenne ?

Les travaux se sont déroulés en groupe et en plénière, tous les étudiants étant invités à participer. ©Axel Honsdorf

Durant trois jours, du 23 au 26 janvier, les étudiants, par groupes, ont débattu et cherché des solutions et propositions concernant les enjeux institutionnels, culturels et internationaux auxquels l’Allemagne et la France sont confrontées. Parmi celles-ci, une refonte des institutions européennes, le développement des jumelages entre les villes mais aussi entre les fédérations sportives, la lutte contre le terrorisme, la création d’un média commun aux deux pays consacré aux jeunes ou encore l’apprentissage approfondi de la langue du partenaire. Pour Anne Friedrich, une étudiante allemande, « les hommes politiques parlent toujours de l’importance de la jeunesse pour pérenniser cette amitié particulière. Pour une fois, on est consulté. Je trouve ça bien ». Mais pour Claire-Lise Speisser, si cet atelier permet aux jeunes de réfléchir sur l’avenir de l’Union Européenne et de l’amitié entre la France et l’Allemagne, les discussions restent quand même très orientées vers des sujets qui tiennent à cœur aux organisateurs. « On a la parole, mais il faut tout de même rester dans le non-polémique ».

Suite aux deux premières journées de travaux, les 27 étudiants ont rédigé un papier de thèse présenté au séminaire de Fischbachau, devant les hauts-fonctionnaires bavarois et français. Les propositions ont ensuite été débattues et seront étudiées en vue de la rédaction officielle du nouveau traité. Afin de conclure le séjour, le groupe était convié à la chancellerie bavaroise, afin d’assister à la cérémonie en l’honneur des 50 ans du séminaire. Etaient présentes la Ministre d’Etat de la Bavière chargée des Affaires européennes et des Relations internationales, Dr. Beate Merk et l’Ambassadrice de France en République Fédérale d’Allemagne, Mme Anne-Marie Descôtes.

 

Photo de Une : ©Axel Honsdorf