Avec la baisse des dotations de l’État, les communes doivent réorganiser leurs budgets. La Ville Rose n’est pas épargnée, et des investissements s’ouvrent désormais au mécénat.

Certains projets ou chantiers, notamment ayant trait au patrimoine, sont des poids de plus en plus lourds dans le budget de la ville de Toulouse. En 2016, l’Orchestre de la Ville avait besoin de renouveler ses instruments. Devant le coût du projet, la Mairie avait donc fait un appel au don pour financer cet achat. Le succès de cette opération lui a permis d’économiser 10 000 €. Mais des projets d’une plus grande ampleur ont été récemment ouverts au mécénat. Parmi eux, la restauration de la basilique de la Daurade.

La Daurade, monument toulousain en péril

La basilique de la Daurade, classée monument historique depuis 1963, est emblématique des bords de Garonne. Sa façade néoclassique en fait un trésor architectural du Sud-Ouest. Mais suite au manque de crédits, une restauration devenait nécessaire pour redonner à la basilique son faste d’antan. Les Toulousains, eux, n’ont plus entendu les cloches de la Daurade sonner depuis 40 ans pour cause de dommages sur le bâtiment.

Devant les contraintes financières et le prix élevé de la restauration (5,3 millions d’Euros), la Mairie a décidé d’ouvrir avec la Fondation de France cette restauration au mécénat. La municipalité ne se désengage pas du financement du projet mais le mécénat devrait permettre de soulager les finances municipales. Depuis juin 2017, l’opération de mécénat a permis de récupérer 12 450 € (sur un budget de 80 000 €) via la Fondation du Patrimoine. Cette somme va être affectée à la restauration des cinq cloches de l’édifice.

L’intérieur de la basilique de la Daurade n’a pas subi de restauration depuis sa construction.

Le classement à l’UNESCO en ligne de mire

Cette campagne de rénovation du patrimoine toulousain est liée à la candidature de Toulouse au patrimoine mondial de l’UNESCO. Impossible d’espérer y être classé sans une restauration des monuments toulousains, qui pour certains en ont bien besoin. En parallèle, une campagne de restauration de l’orgue de la basilique Saint-Sernin a été lancée, mais seulement 2560 € ont été collectés, au grand dam de la Mairie.

L’adjoint à la Culture Francis Grass avait confié à La Dépêche du Midi, en juin, sa surprise devant le peu de succès de cette initiative : « En six mois on a collecté 1 800 €. C’est un peu surprenant, mais l’orgue de Saint-Sernin accroche moins que les cloches de la Daurade ». Consultée, la Mairie n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations

Le mécénat n’est pas nouveau à Toulouse : des grandes entreprises comme AIRBUS ont auparavant subventionné des associations ou organisations, mais cet élargissement au patrimoine est récent. L’avantage est de permettre de faire revivre les monuments et lieux historiques de Toulouse tout en répondant à la baisse des crédits de l’Etat. Et d’autres lieux à Toulouse sont à rénover : le recours au mécénat devrait logiquement croître encore. Tout en posant une question : ce désengagement de l’État ne va-t-il pas desservir à long terme le patrimoine ?