A l’heure des campagnes pour les régionales et de la fusion des régions, le Medef n’entend pas rester simple spectateur. Les deux présidents locaux, Philippe Robardey (Midi-Pyrénées) et Laurent Boissonade (Languedoc-Roussillon), ont présenté à la presse, jeudi 30 novembre, à Toulouse, leurs dix propositions « pour bâtir une nouvelle Région » qu’ils présenteront à l’attention de tous les candidats. Très fastidieuses, elles sont un décalque de la ligne nationale appliqué à l’échelon régional. Résumé.

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Image d’illustration / CC Miga – Medef

1. Rendre la région « performante »

Outre ses traditionnelles propositions de « réduire les dépenses publiques » et « d’alléger le fardeau fiscal et social qui pèse  aujourd’hui sur l’appareil productif », le Medef veut renforcer la « performance » du nouveau territoire. Pour ce faire, l’organisation préconise de « s’affranchir de certaines sensibilités et habitudes des territoires » tout en respectant l’équilibre entre les métropoles.

2. Concrétiser la LGV Bordeaux-Toulouse (et au-delà)

Parmi les dix priorités mentionnées figure l’investissement « dans des infrastructures et des équipements de qualité », pour « fluidifier » le trafic entre les métropoles, en concrétisant la Ligne Grande Vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux. « Toutefois, la ligne doit être Bordeaux-Narbonne, et s’insérer dans un le continuum d’un axe sud-ouest à développer au plus tôt », a soutenu P. Robardey.

Quid de la centralisation des activités, qui laisse pour compte certains portions de territoires non desservies ? « Il faut le voir non pas comme un élément d’enclavement, mais de désenclavement », a martelé le président du Medef Midi-Pyrénées.

3. Infuser « l’esprit d’entreprise », notamment chez les jeunes

Macron voulait que les jeunes aspirent à devenir milliardaires. L’organisation patronale veut leur inoculer « l’esprit entrepreneurial » de façon à le « diffuser partout dans la société et notamment dans le système éducatif ». Elle entend ainsi rapprocher les universités des entreprises, et développer les stages en entreprise dès le collège et le lycée. Une mesure qui avait provoqué l’ire des syndicats étudiants toulousains lors des grèves contre l’ANI en 2013.

Afin de donner goût à l’entreprise, « il est indispensable de créer un environnement psychologique, fiscal et territorial favorable », a par ailleurs affirmé P. Robardy. Il a prôné l’établissement d’un « cadre de vie et de travail agréable » de manière à réduire la « fuite des cerveaux ».

4. « Sud de France » plutôt qu’ « Occitanie »

Alors que le nom d’Occitanie a les faveurs des militants locaux pour désigner le futur groupement des deux régions, le Medef préfère parler à l’international. « C’est une appelation qui pourrait paraître dépassée sur le plan commercial. Au contraire, ‘Sud de France’ fait très bien au-delà des frontières », prévoit Laurent Boissonade, fidèle au « marketing territorial » revendiqué par le Medef pour rendre « attractive » la région hors de l’hexagone.