Camélia Pand’Or est venue présenter au cinéma l’ABC, à Toulouse, le film Max et Lenny. Retour sur son parcours, entre rap en banlieue parisienne et le tournage à Marseille.

affiche-6.jpgLundi 23 février, le cinéma l’ABC de Toulouse projette Max et Lenny, en présence de l’actrice principale, Camélia Pand’Or. Le film retrace la rencontre entre deux jeunes filles dans une cité des quartiers nord de Marseille. Lenny est une solitaire, elle hésite à se lancer dans le rap. Max, congolaise sans-papiers, se démène pour faire vivre sa famille. De leur amitié naît de l’espoir pour chacune, une entraide salutaire face aux aléas de la vie.

Le réalisateur Fred Nicolas, censé être présent à la projection, est retenu à Paris. Ce que ne semble pas regretter la personne introduisant la rencontre : “Comme ça, vous aurez le champs libre pour parler”, dit-elle à l’actrice. Et Camélia Pand’Or, elle en a des choses à dire, tout comme son personnage, Lenny.

Du rap au grand écran

Camélia, bonnet vissé sur la tête, a décidé de ne pas prendre de micro “parce que la salle est petite, on arrivera à s’entendre”. Pourtant le micro, elle y est habituée, puisqu’elle est entrée dans le monde du rap il y a plus de 4 ans. Elle écrit depuis sa tendre enfance mais décide de “sortir de sa chambre” en 2010, parce qu’elle était sûre.

En mars 2013, elle sort neuf titres disponibles en téléchargement gratuit, puis en juin de la même année sort un EP, Le Cul entre deux 16. Elle est déjà bien rodée à la scène puisqu’elle a participé à de nombreuses battles, notamment pour le compte des Rap Contenders, et s’inscrit dans le paysage du rap underground français.

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Cette reconnaissance dans le rap abouti à une rencontre avec Fred Nicolas. Il cherche une actrice depuis un an à Marseille et trouve finalement la perle rare sur YouTube. “Le réalisateur voulait que l’actrice ait un rapport naturel avec les mots, qu’elle ne fasse pas semblant de rapper”, explique-t-elle. Il avait d’abord pensé à la rappeuse marseillaise Keny Arkana pour coacher une actrice lors des sessions où Lenny rappe. Il n’en a finalement pas eu besoin : c’est même Camélia qui a écrit les textes des chansons du film.

Immersion dans une cité de Marseille

Originaire du Val d’Oise, Marseille est aussi une découverte pour la jeune fille. Les yeux pétillants, elle raconte les cinq semaines de tournage dans la cité Consolat des quartiers nord de la ville : “la cité Consolat, c’est des barres d’immeubles énormes, et dès que tu ouvres ta fenêtre tu as une vue incroyable sur la mer. Ça aurait pas été le même plaisir de tourner à Roubaix.”

A la cité, l’accueil a aussi été chaleureux. “On a fait des repérages, dans la cité où Lenny vit, on a été à la rencontre des gens. On n’essayait pas de voler des moments de vie, on a fait participer les gens et ils étaient contents qu’il y ait de la vie dans leur cité, et qu’on essaie pas juste de montrer les côtés négatifs ou clichés”, raconte-t-elle. Les figurants qui jouent les jeunes de la cité sont d’ailleurs originaires du quartier ou des quartiers alentour.

Camélia Pand’Or dit s’être épanouie à travers cette expérience. Une envie de continuer dans le cinéma? “Pourquoi pas, si on me demande pas de faire l’arabe de service”.