Choisir un café bio issu du commerce équitable, le payer avec une monnaie complémentaire et le déguster installé dans un mobilier recyclé. Ce n’est pas le quotidien des salariés d’une green start up mais bien des élèves du lycée Gallieni.
C’est le 11 mars que l’établissement toulousain a ouvert sa cafétéria à l’économie sociale et solidaire, une idée novatrice dans l’éducation nationale. En arrivant en 2011, madame Furno, chef d’établissement, avait déjà l’idée derrière la tête. Elle est allée à la rencontre de différents protagonistes locaux de l’économie sociale et solidaire : Jean Paul Pla, élu municipal en charge du sujet, un fabriquant de café issu du commerce équitable, l’équipe de la monnaie locale Sol violette… Un groupe d’internes motivés s’est ensuite empressé de s’emparer du projet, épaulé par Maud et Luc, deux stagiaires de l’Ecole polytechnique.
Remobiliser les jeunes dans l’action, susciter leur engagement et leur transmettre des valeurs, le projet était ambitieux. Alors que certains ont particulièrement été acteurs, tous les élèves ont été sensibilisés aux problématiques du commerce équitable, du développement durable et de la consommation responsable. Même si certains surveillants sont mitigés quant à la prise de conscience de ces jeunes, « en tous cas, on les entend moins râler sur la qualité des boissons » ceux-ci se prêtent au jeu en recyclant leurs gobelets, au lieu de les jeter.
Une carte « maison »
Ils sont déjà 250 (sur 750 élèves au total) à être propriétaires de leur carte de paiement virtuel Sol violette. Pour cette monnaie locale toulousaine qui n’existait pour le moment qu’en billets, c’est aussi un challenge. Toujours dans l’idée de valoriser les élèves, c’est la classe de STI qui a travaillé sur la carte magnétique et la machine à convertir.
Pour le moment, il semblerait que les élèves ne se déplacent pas encore dans les autres boutiques du réseau soliste. Mais la proviseure insiste: ce n’est que le début. La carte génère déjà un sentiment d’appartenance au lycée, et elle s’en félicite.
En profitant des services de petites entreprises comme Caféco, ce foyer des élèves a déjà pérennisé un emploi et est en train d’en créer un autre. La proviseure se laisse à rêver: « Cela peut donner des idées aux élèves, comme créer une entreprise dans ce domaine par exemple« .
Prochains projets : l’agrandissement de la cafétéria et la vente d’autres produits issus de l’économie sociale et solidaire.