Près de 300 personnes ont assisté jeudi 14 février à l’édition toulousaine du One Billion Rising. Une cinquantaine de villes en France ont relayé l’événement, et 203 pays dans le monde.

À l’origine de la mobilisation, la fondation V-day créée en 1998 par Ève Ensler auteure des Monologues du vagin. Sur une musique et une chorégraphie tout spécialement créées pour l’événement, une cinquantaine de femmes et d’hommes ont dansé, place du Capitole, contre les violences faites aux femmes. Les associations organisatrices, Osez Le Féminisme 31 (OLF 31) et Amnesty Internationale, peuvent se féliciter de ce succès.

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« Promesse », « révolution »… Sur la toile, les mots ne manquent pas pour mettre à l’honneur l’événement. Autant de signes de l’engouement que suscite ce que l’on peut considérer comme une forme d’action renouvelée du combat féministe. Une manière de sensibiliser un public plus large que n’aurait pas rassemblé une manifestation « classique ». Car sous les attributs de la fête et de la bonne humeur, One Billion Rising fédère autour d’une cause grave et d’une tragique actualité. Viols, prostitutions, pressions quotidiennes, mutilations sexuelles, violences conjugales, mariages forcés, ce sont tous les types de violence que cette manifestation entend rappeler au bon souvenir de la société.

Une dénonciation qui, à travers la danse, se donne à voir et à entendre, résonnant dans l’espace public avec d’autant plus d’impact. Comme le souligne Emilie Teyssedre, vice-présidente d’OLF 31, « visuellement la danse, c’est fort ! ». Camille Carton, porte parole de l’association, ne néglige pas non plus cet aspect du mouvement. « L’année dernière, les vidéos ont beaucoup tourné sur le web ». Un atout communicationnel non négligeable, confirmé par l’ampleur croissante que prend le mouvement d’année en année.

Par la danse, One Billion Rising met aussi en lumière ce qui est au cœur de la question de la violence envers les femmes : le corps. Si aujourd’hui un modèle unique prime et est jeté en pâture par la publicité, de tout temps et en tout lieu, le corps féminin a été abondamment mythifié. Tantôt révéré, tantôt dénigré, le corps est l’objet de mythes aussi pluriels que contradictoires et sont des catalyseurs primaires de tant de violence : de la mère à la putain, en passant par les multiples figures et représentations de la femme… Le corps encore, qui, dans l’histoire de la lutte des femmes pour la reconnaissance de leurs droits, a tenu une place centrale, et a été au cœur de nombre de leurs revendications.

La danse est un langage universel. Elle transcende les cultures et est accessible à tous. Oui, pour une cause universelle et un mouvement d’ampleur internationale, la danse a ici toute sa pertinence comme moyen de se réapproprier et de revendiquer ce corps qui, pour une femme sur trois dans le monde a été, est, ou sera victime de violence.