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Quel est le lien entre une basilique de style romano-byzantin et les sports de montagne ? A priori aucun. Pourtant, le principal édifice religieux de Pibrac, en banlieue toulousaine, a été le temps d’un week-end la vitrine de l’alpinisme nouvelle génération: la highline.

Tandis que le festival Pyrénicimes bat son plein devant l’imposante basilique Sainte-Germaine de Pibrac, la foule a déserté les stands associatifs et commerçants pour se regrouper au pied de l’édifice, les yeux tournés vers le ciel. Non, vous ne rêvez pas, il y a bien un homme en train de franchir une sangle légèrement élastique (slackline) fixée entre deux angles du toit de l’infrastructure. Sous lui, plusieurs dizaines de mètres de vide et un parterre de curieux bouche bée.
Tour à tour ils sont plusieurs à marcher sur le fil, et même à y effectuer quelques figures acrobatiques, en ne manquant pas de temps en temps de tomber, histoire de montrer à l’assistance qu’ils sont quand même en parfaite sécurité. En effet, un bout de corde relié par différents noeuds rattache le funambule à la slack, grâce à deux anneaux en acier. Toujours plus loin dans la sécurité, la sangle est quant à elle doublée par une corde, afin de prévenir tout risque de casse.

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Une première mondiale

Tout droit venu des Etats Unis, le slackline a très rapidement envahi les parcs européens. Tendue entre deux arbres, la « sangle molle » sert de trampoline pour la pratique de la jump line. Si les deux arbres sont situés de part et d’autre d’un lac, alors il s’agit de water line. Et si la sangle est fixée entre deux falaises, alors il s’agit de highline. Les possibilités sont presque infinies et la pratique est en pleine expansion. « C’est un sport à part entière de la montagne qui n’a pas fini de nous faire découvrir plein de choses », note Philippe Caussade, l’un des organisateurs du festival.
Une chose est sûre, personne n’avait encore osé tendre une ligne sur un édifice religieux. Il fallait oser, Gautier l’a fait.
Le jeune Toulousain de 25 ans est l’un des premiers à avoir tendu des highlines dans la région. Depuis près de deux ans, il sillonne le sud de la France à la recherche des meilleurs « spots ». « L’intérêt c’est de trouver des endroits où le panorama est magnifique. Ce n’est pas la longueur de la sangle ou le vide qu’il y a sous nos pieds qui comptent, c’est vraiment la nature et le paysage », explique-t-il.
C’est pourquoi, avant d’arriver à Pibrac, le slackeur et ses amis du collectif Pyrénaline ont tendu de nombreuses lignes dans les gorges du Verdon, de l’Aveyron, et dans différents endroits des Pyrénées.
Repoussant toutes les limites, le défi de tendre une ligne sur une basilique n’a pas posé de difficulté aux slackeurs. « Ils ont respecté le lieu. Aucun percement n’a été effectué et ils ont eu toutes les autorisations. Cela s’est fait dans les règles de l’art« , ajoute Philippe Caussade.
Un événement extraordinaire donc pour la « petite » basilique de Pibrac. Mais Gautier est déjà à la recherche de nouveaux spots, toujours plus insolites et impressionnants.

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Gautier réalise une figure acrobatique au-dessus d’une foule de curieux (photo Frédéric Pascal)