Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque, Yu-Gi-Oh !, One Piece, GTO… Plus qu’une mode, le manga est devenu une lame de fond de la culture populaire. Venu tout droit du pays du Soleil-levant, il a conquis, au fil des années, les lecteurs au point de faire de l’Hexagone l’un de ses plus grands débouchés. À Toulouse, l’Association Toulouse Midi-Pyrénées Japon (ATMPJ) surfe sur cette vague en décidant de proposer des cours de manga. À vos crayons !

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Avec le manga, le Japon a trouvé une arme culturelle dévastatrice. Un soft power en papier que le pays entend bien promouvoir coûte que coûte, ne reculant pas même devant la création d’un « prix Nobel » du manga[[http://www.wartmag.com/?p=402]]. L’attractivité de ce « produit culturel global » comme le dit l’historien spécialiste du Japon, Jean-Marie Bouissou, l’ATMPJ l’a bien compris, elle qui a décidé depuis un an de mettre à l’honneur l’animé nippon. « Le manga est une pratique qui rassemble. Elle est la quintessence de la culture japonaise. Avec ce cours, nous voulions permettre aux membres de l’association de mêler goût du dessin avec leur attrait pour l’archipel  » explique Nicolas Rivière, responsable du module.

Véritable pan de la culture et de l’édition japonaise depuis plusieurs décennies, il faut attendre le début des années 1980 pour voir ce genre se diffuser dans nos contrées. En même temps que la génération BD grandissait, une nouvelle nourrie au grain de la globalisation et de l’animé version Club Dorothée apparaissait, faisant du manga un must have. Dans les locaux de l’association toulousaine, ce sont en effet une quinzaine de personnes, pour la plupart aficionados de la bande dessinée nippone depuis leur enfance qui viennent deux samedi par mois apprendre à manier les codes de cet art. « S’il est vrai que certains élèves viennent pour découvrir le manga, d’autres sont de véritables connaisseurs et envisagent même de devenir mangaka (dessinateur de manga, ndlr) » explique notre interlocuteur.

D’abord une communauté

Après des débuts timides, le bouche à oreille a très vite marché, et l’association s’est vue contrainte de doubler le nombre de cours proposés malgré des tarifs quelque peu onéreux – 30 € le pack de deux cours. Il faut dire qu’au fil des années, les rayons manga ont grossi dans les librairies, et que la réception du Toulouse Game Show (TGS), grand raout annuel mettant à l’honneur la culture pop japonaise, ont contribué à la formation d’un noyau dur d’adeptes. Pour Nicolas Rivière, les adhérents sont surtout attirés par « l’esthétique propre du manga. Il permet une alternative réjouissante à la bande dessinée aussi bien au niveau du graphisme que de la sérialité des titres avec des numéros qui paraissent tous les deux mois ».

Autre point fort des cours proposés par l’association Toulouse Midi-Pyrénées Japon : l’apprentissage graduel et le suivi. « L’objectif est de permettre aux élèves de pouvoir faire leur propre manga. Aussi, dès qu’ils commencent, on s’attaque aux bases. De la confection d’un visage au dessin d’un corps, on leur apprend comment manier le crayon tout en veillant à ce qu’ils gardent leur style, dissèque notre professeur, puis très vite, ils font leur premier chapitre où chacun a au préalable défini un synopsis ainsi qu’un univers dans lequel évolueront ses personnages. »

Fan de manga de la première heure, et autodidacte, lui qui a passé des heures à reproduire, crayon en main, les silhouettes de ses héros animés, Nicolas Rivière essaye de transmettre sa passion à force de pédagogie. Avec succès. Le 1er et 2 décembre prochains lors du Toulouse Game Show, il espère pouvoir distribuer le premier fanzine du collectif dans lequel seront publiées les esquisses de ses élèves. « Aujourd’hui c’est encore trop tôt pour se faire éditer. Reste que nous pouvons réaliser un fanzine pour le TGS. Ce serait une véritable réalisation pour l’association et les élèves. Ils se réjouissent déjà de l’idée.  » En attendant, il faut noircir les planches.