40531_1_.jpgLes résultats sont tombés, et pour la deuxième année consécutive, en concurrence avec Grenoble, Toulouse est déclarée la première ville étudiante de France. Recontre avec Virginie Bertereau journaliste à « L’Etudiant » pour découvrir les dessous de ce classement tant attendu.


« Univers-cités »: Grâce à quelle méthode établissez-vous votre classement? Plutôt quantitatif ou qualitatif?

Virginie Bertereau : Nous récoltons un maximum de chiffres de sources nationales auprès de ministères, de municipalités et d’instituts nationaux. Il s’agit de réunir les données chiffrées de nos 37 critères, qui nous permettront ensuite d’obtenir une moyenne pour les 41 unités urbaines en question.

Dans un second temps, nous calculons la moyenne pour obtenir notre classement. Nous le publions ville par ville, et par thème étudié : études, rayonnement international, sorties, culture, sports, transports, logement, environnement et emploi.

Il s’agit d’une enquête quantitative, pour une question d’objectivité, même si bien sûr, dans un second temps, en fonction des résultats chiffrés obtenus, nous nous déplaçons et rencontrons des interlocuteurs pour des « zooms » plus explicatifs. A titre d’exemple, s’agissant de Toulouse, j’ai choisi cette année de faire un focus sur les transports, j’ai pris contact avec Tisseo, pour établir en détail les raisons du succès de leur politique.

Les critères de sélection varient-ils d’une année sur l’autre?

Jusqu’à cette année, de nouveaux critères apparaissaient, mais pour 2012, nous avons choisi de nous arrêter là. Le nombre de critères est suffisant, il ne faut pas en avoir trop non plus! Le dernier ajout date de l’année dernière, c’est celui des opérations d’accueil des étudiants.
Concernant la question de l’insécurité, chère aux étudiants, nous y avons bien sûr pensé il y a quelques années. C’était en 2007. Alors que tous les médias se focalisaient sur le thême, nous n’avons pas voulu entrer dans la polémique. Mais il est probable qu’un jour ce critère en fasse partie. La difficulté qui se posera alors, comme pour les autres critères, sera de trouver des sources sûres et officielles, peut-être l’observatoire des violences.

Quel impact a le palmarès aujourd’hui?

L’impact semble avoir pris de l’importance depuis deux ans, du côté des municipalités surtout! Nous avons à la rédaction de nombreux coups de téléphone d’élus qui appellent pour savoir comment ils pourraient s’améliorer afin de gagner des points et monter quelques échelons dans le classement! C’est une très bonne chose, si les villes sont stimulées par l’envie de se rendre les plus attractives possibles!
En revanche, il faut rester humble, du côté des étudiants, notre influence est, je pense, moindre. Une étude « Sodexo éducation » a récemment démontré que 75% à 90% des étudiants choisissaient d’étudier dans un lieu proche de leur domicile. C’est le critère de décision majoritaire en France, contrairement aux pays anglo-saxons! Mais j’ai quand même remarqué une certaine fierté, voire un certain chauvinisme, de villes qui affichent avec satisfaction les classements dans les couloirs des universités!

Toulouse est pour la seconde année en tête du classement, pourquoi?

Les villes du peloton de tête ne varient pas énormément d’une année sur l’autre, tout simplement car ce sont des villes qui n’ont pas de défauts trop importants, elles sont assez équilibrées dans les différent domaines. Toulouse, mis à part le logement, qui est en 28ème place, est bien classée dans tous les autres domaines. Grenoble qui est en concurrence avec Toulouse et seconde du classement a cette même configuration. Mais prenons Paris, qui a de grosses lacunes au niveau du logement ou du transport, elle ne pourra pas être en tête malgré les bons éléments dans d’autres domaines, notamment en culture!
Concernant Toulouse, les conditions d’accueil sont très bonnes, nous avons pu le constater par nous-même, mais un petit bémol tout de même sur la circulation automobile très bruyante et agitée, notamment dans le quartier de Rangueil. Un aménagement plus piétonnier serait un plus pour la ville! Visiblement les choses sont d’ailleurs en train d’évoluer.