Depuis la démission de son président Patrick Salles en août dernier, le Fénix Handball Toulouse est à la peine. Alors que la saison a repris, le club ne peut toujours pas compter sur ses nouveaux joueurs, faute de financement. La situation vient de se débloquer partiellement avec le départ de Rock Feliho, une des recrues de l’été, qui repart à Nantes libéré de son contrat toulousain.

La décision du président Salles a surpris le monde du handball toulousain, et lui a surtout fait peur. En effet, l’actionnaire majoritaire du club (à hauteur de 51%) est également le principal sponsor du Fénix. Il a assuré maintenir sa participation financière pour la saison qui vient de débuter avant de se retirer définitivement du projet.

Ce départ met donc le club dans une précarité dangereuse. Les dirigeants ont déjà été auditionnés par la Commission nationale d’aide et de contrôle de gestion de la Ligue nationale de handball (CNACG) qui les a néanmoins autorisés à continuer de disputer la saison en première division. Ils sont malgré tout dans l’obligation de réduire leur masse salariale ou de la justifier en invoquant de nouvelles garanties par le biais de sponsors. En effet, sur un budget de 2,5 millions d’euros, la saison dernière a laissé un trou béant de 300 000 euros qui doivent maintenant être récupérés par le club.

Quelles solutions pour le Fénix ?

Lors du passage devant la CNACG, les joueurs toulousains avaient déjà accepté une baisse de leur salaire (entre 17 et 20%) afin de réduire la masse salariale et ainsi rééquilibrer la balance budgétaire du club. Toutefois, la Commission avait pris la décision de bloquer les trois nouveaux contrats signés par le Fénix avec Rock Feliho, meilleur défenseur la saison dernière à Nantes, le pivot slovène Miha Zvijev et le jeune arrière passé pro Xavier Moreau.

Capitaine de l’équipe et des Experts, Jérôme Fernandez donne à L’Equipe sa vision des choses : « La situation actuelle du marché ne facilite pas la chose. Aujourd’hui, se retrouver sans contrat ne donne pas la garantie de retrouver un club derrière. Nous préférons donc faire des concessions salariales, afin de pouvoir prendre part à ce championnat palpitant et de peut-être se montrer. En espérant participer à un projet de nouveau ambitieux dans les années à venir. »

L'envol du Fénix - crédits photo @jcsjerome.com

Le 18 septembre dernier, Rock Feliho a finalement trouvé un arrangement avec les dirigeants du Fénix pour être libéré de son contrat et revenir dans son club d’origine, Nantes. Ce départ précipité, compréhensible au vu des événements, pourrait débloquer en partie la situation en permettant aux deux autres recrues d’honorer leur contrat et peut-être même de jouer les prochains matchs.

En attendant, le club n’affiche plus les mêmes ambitions qu’il y a quelques mois : jouer la Ligue des Champions et s’installer comme troisième club de la ville derrière le Stade Toulousain et le TFC. Avec un début de saison mitigé (match nul face à Aix et victoire 28 à 21 face à Billère, tous deux nouveaux venus en première division), le club a semble-t-il échappé au pire même si Alain Dupuy, qui assure l’intérim depuis le départ de Patrick Salles, cherche toujours un nouveau président à la tête du Fénix.

Subsiste l’espoir que la Commission homologue les contrats de Zvijev et Moreau afin que les handballeurs toulousains redressent la tête et ce dès leur prochain match ce vendredi 28 septembre à Tremblay.