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Après Perpignan et son incontournable festival « Visa pour l’image », qui s’est tenu du 1er au 16 septembre, c’est au tour de Toulouse de mettre la photographie à l’honneur avec ManifestO. Mais avant même la dixième édition du festival d’image qui a commencé samedi dernier, Toulouse a accueilli un invité de marque, un ambassadeur de la photographie : Reza Deghati.

Le célèbre photojournaliste français d’origine iranienne expose vingt-cinq de ses œuvres sur les bords de la Garonne. Sur environ un kilomètre, les tirages de six mètres sur quatre s’enchaînent, retraçant la carrière de l’artiste. Cette exposition à ciel ouvert, qui est proposée du 12 septembre au 11 novembre, attire les curieux, venus profiter des derniers rayons de soleil de l’été. Cependant, c’est lorsque l’artiste vient directement jouer le guide que l’exposition prend tout son sens. Mercredi 12 septembre, Reza est venu commenter l’exposition, après un discours devant plusieurs dizaines de personnes. « C’est un vrai honneur pour moi d’être ici », déclare le photographe, « c’est un moment inoubliable ».

Une première à Toulouse

« Reza n’expose que dans les grandes capitales, d’où mon étonnement à la mairie lorsque l’on m’en a fait la demande », indique Michel Pech, conseiller municipal délégué à la photographie. En trente ans de métier, l’artiste aura donc fait entorse à sa règle pour les beaux yeux de la Ville rose. Une ville avec laquelle il a cependant des affinités, puisqu’elle fait partie de sa propre histoire. « Mon premier contact avec le rugby s’est fait ici, lors d’un reportage sur le Stade toulousain », se rappelle-t-il, « les valeurs de ce sport, que sont le courage ou encore la virilité, sont aussi celle de Toulouse, qui est une ville à part ». « Toulouse est une grande ville européenne », ajoute Thierry Aoudja, producteur et initiateur de l’événement.

Témoigner et transmettre

Le séjour de Reza ne se résume pas à une exposition aussi monumentale soit-elle. En marge de celle-ci, le photojournaliste a animé deux conférences la semaine dernière sur le thème du pouvoir de l’image et de l’engagement en photographie. Une projection du film « Parvaz, l’envol de Reza », suivie d’une conférence, est d’ailleurs prévue le 23 octobre, à 19h, à la Cinémathèque de Toulouse.
Autre moment fort de son passage à Toulouse, Reza a annoncé qu’il formerait une cinquantaine d’adolescents issus du quartier de La Reynerie, au langage de l’image. Pour mener à bien ces ateliers, des photographes locaux ont pu se porter candidats pour assister Reza dans sa mission, et ainsi apprendre à enseigner la photo à la prochaine génération.
Parmi les nombreux prix récompensant sa carrière de reporter photographe, l’humaniste compte également un titre de chevalier de l’Ordre national du mérite pour son engagement en faveur de l’éducation des enfants et de l’émancipation des femmes dans le monde.